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samedi, avril 19, 2003

Quelques livres précédés d'une plus ou moins bonne réputation (mais surtout beaucoup de bruit) sortent bientôt, chez Plon, par exemple. Hari Kunzru L'illusionniste (The Illusionnist), Daniel Mason L'accordeur de piano (The Piano Tuner), et Donna Tartt Le petit copain (The Little Friend ). Par ailleurs, Middlesex de Jeffrey Eugenides, qui a eu le prix Pulitzer cette année, devrait être publié aux éditions de L'Olivier à la rentrée de Septembre (sous quel titre ? )
Et je découvre avec émerveillement que les éditions Autrement ont publié récemment Le voyage du Narwhal (The Voyage of the Narwhal) que je n'espérais jamais voir traduit en français : il ne faut pas penser du mal des éditeurs, il en reste des purs.
La caravane passe, les chiens aboient /

vendredi, avril 18, 2003

Petit récapitulatif sur l'histoire du droit d'auteur. C'est toujours bon à prendre.
PS : je tiens à préciser que je suis une fervente militante du droit d'auteur, mais que je suis encore plus militante pour le prêt gratuit en bibliothèque, car la culture, c'est pour tout le monde, même les pauvres, les chômeurs et les gamins (qui ne gagnent pas leur vie et ne doivent pas faire payer à leurs parents 5 f pour chacun de 5 Titeufs qu'ils empruntent en même temps). Je rappelle que les livres les plus empruntés en bibliothèques ne sont pas de Marie Darrieusseq et Martin Winckler, mais ceux de Danielle Steel, qui gagne bien assez sa vie sans notre aide, merci bien. Faire payer leurs livres aux lecteurs n'aidera pas ces auteurs à vivre de leur plume, ce qui est le but (l'idéal, devrais-je dire) du droit d'auteur : s'ils ne veulent pas qu'on les lise gratuitement, ils n'ont qu'à interdire la présence de leur(s) livre(s) en bibliothèque, car ça, ça fait aussi parti des droit de la propriété intellectuelle.
La caravane passe, les chiens aboient /
Lundi, le compte en banque était à -149 €. Après avoir passer un appel à l'aide désespéré au frère qui gagne sa vie, je suis partie en ville. Là contre toute attente j'ai trouvé le livre qu'il me fallait pour mon mémoire : à 5 € me dis-je en ligottant et baillonnant la petite voix de la conscience (croyez-moi, chez moi, elle est très forte, mais au jui-jitsu, je suis encore plus forte), il ne faut pas passer à côté. J'achète. Retour chez moi : mon frère (Frère révèré, que ton nom soit vénéré) accepte de m'aider. Pfft, plus de découvert, juste une belle dette inremboursable avant les calandes grecques. Je retourne en ville mercredi, et comme j'en ai marre de mon mémoire, je décide qu'il me faut un livre pas prise de tête pour me faire du bien : oh, Colloque sentimental (Julie Wolkenstein) chez mon libraire, juste ce qu'il me faut. J'achète. Et puis j'achète aussi le guide de la FNAC, sur tous les livres que j'ai manqué depuis 10 ans (en fait, après consultation, j'en ai lu plein), c'est pas cher, 3 €, j'achète. Enfin, hier, je vais à mon Mega-livres (des milliers de livres qui ne se sont pas vendus à l'époque de leur publication et qui se retrouvent réduis au sort misérable de bouquins abîmés, mais neufs, bazardés dans une espèce de grands hangar) qui ferme : du coup, 15 livres pour 10 €. J'en achète 16, que je cherchais depuis longtemps. Je pourrais les emprunter à la bibliothèque comme L'absolue perfection du crime (voir hier) (tiens d'ailleurs, pourquoi, je l'ai pas acheté celui-là? Ah oui, la voix de la conscience : que des poches, que des poches, que des poches, pitié !!!!!! ), oui, mais voilà, moi j'aime les livres.

Bonjour, je m'appelle Heileen, et j'ai un problème.
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Quel livre (auteur) n'avez-vous jamais réussi à lire ? Quelques écrivains québecquois répondent. Moi j'ai finalement réussi avec Beckett, alors je dirais Proust. Evidemment. Mais il y en a d'autres. Il y en a toujours d'autres.
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Encore une fois, le journal de vingt heures n'est plus assez long pour laisser la place à autre chose qu'à l'Irak et le SARS, et on a tendance a oublier un peu vite les problèmes en Côte d'Ivoire. Pour ne pas continuer à passer complètement à côté, l'avis moins médiatique et plus intelligent d'Ahmadou Kourouma, Ivoirien, datant de début mars.
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Déja entendu parler du Dalhia Noir, le roman de James Ellroy (mon préferré) ? Basé sur un fait divers réel et abominable (une jeune fille coupée en 2) des années 30 qui a défrayé la chronique à Los Angeles, et qui, toujours irrésolu, la défraye encore aujourd'hui : quelqu'un prétend encore avoir découvert qui était l'assassin (c'est la saison des révélation, entre L'Eventreur et ça), mais ce n'est pas convaincant pour tout le monde. A choisir entre c'est mon papa l'assassin ! et c'est Orson Welles (sic et resic), je préferre prendre la tangente et recommander Ellroy.
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Don deLillo aurait-il enfin cessé d'être "mode" ? N'ayant personnellement jamais réussi à finir Mao II tellement j'ai trouvé ça mauvais et faux, je ne peux que m'en réjouir.
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Dominique de Villepin en Napoléon sur le site du journal américain The New Republic. Sans commentaire...
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On ne devrait jamais voir ce que sont réellement les auteurs dans le vie : Amy Tan, dont le dernier roman, La fille de LuLing, est sorti ce mois-ci en France, et qui écrit des livres plutôt "sages" (si, si, j'insiste sur le terme, il est important! ), ressemble à ça !
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jeudi, avril 17, 2003

AAAAAHHHHHHHH ! Mais y'a que les français pour prendre ça aux sérieux! Mêmes les Américains ont réussi à trier par le menu toutes les grossières erreurs de Patricia Cromwell sur le cas de Jack L'Eventreur. C'est à vous dégoûter de trouver des critiques qui s'intéressent suffisamment à leur sujet pour ne pas se laisser bêtement prendre au piège du premier livre débile venu !
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Enfin, après Jane Austen et les Brontë, Walter Scott sort des oubliettes et rejoint la Pleïade : qui reste-t'il encore qui méritent d'y rentrer avant les deux Julien G. (Gracq et Green), qui auraient pu se permettre d'attendre d'être morts (bon le deuxième l'étant depuis 99, je lui accorde le bénéfice du doute)? Oh, plein plein de gens. La Pleiade est loin d'être la colection de référence qu'elle voudrait faire croire.
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Determined to stomp out Evil wherever it might lurk, George Bush and Tony Blair's United Empire of Freedom has successfully set up a US protectorate in the country formerly known as Iraq. Long live the liberating power of democracy and free trade.
Devinez où on trouve ça ? Sur le site de l'éditeur anglais Canongate. Je ne sais pas quelles sont les orientations politiques de l'éditeur, mais vu le nombre de conneries de l'article, je pourrais presque parier que c'est de l'ironie (de la causticité ?) à haute dose. Si ça n'est pas le cas, ça marche quand même. J'aime beaucoup "le pays anciennement connu comme étant l'Irak", mais ce que je préferre (sic) c'est la dernière phrase :
Is there a terrorist in your home or workplace?
Canongate.net wants to hear from you.

Est-ce que la guerre au terrorisme a des limites ? Oui, celle-là.
PS : non franchement, ce truc est très drôle : à la suite du vol des objets du muséee, des douzaines de sociétés américaines auraient proposé de remplacer ces vieux colifichets de fierté nationale déplacée par leurs propres marchandise (de la liberté sous-entendu) ! Je me demande comment j'ai pu prendre ça au sérieux. (Je sais, c'est le pays où Rupert Murdoch possède tant de maisons d'éditions que l'on ne sait plus lesquelles sont encores crédibles)
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Hi, hi ! Internet regorge déjà de faux tomes cinq de Harry Potter !
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J'apprend que le Partisan Review, le journal littéraire américain qui disparait, était trotskiste : même en France, on n'avait plus ça depuis longtemps. En temps que petite-fille d'un trotskiste (feu mon Tad-koz), je pleure encore plus cette disparition : tout se perd en ce bas monde, surtout les idéaux.
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Je me suis enfin procurer L'absolue perfection du crime de Tanguy Viel. Oui, je sais, c'est sorti, il y a déjà un bon moment, mais j'ai horreur de lire en même temps que tout le monde ce que tout le monde lit : rrien que de penser que plus de cent personne lise au même moment la même page, ça me donne mal au crâne. C'est quasi Orwellien. Je supporte pas l'uniformité. Je sais dans ce cas là, c'est complètement crétin, mais je revendique le droit (d'ailleurs on a pas vraiment le choix) d'être complètement crétine parfois. Ca fait du bien aux neurones, quoi qu'on en dise.
D'ailleurs, j'ai pas été complètement crétine : j'avais le choix entre The Lovely Bones, d'Anna Sebold (en anglais, donc), et L'absolue perfection du crime, et entre le roman américain qu'ont acheté, lu et pleuré (oui "pleuré"comme ça, non mais) toutes les ménégères de moins de cinquante ans (américaines) et un petit bijou qui fait l'unanimité de la critique français (cas unique dans les annales s'il en est) avec un titre à se damner, je choisis...?
Critique bientôt.
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Mais revenons un peu à Napoléon (que j'avais failli perdre au milieu de mes vikings). Le deuxième article promis est du New York Times porte sur les leaders et les qualités qui font les leaders. Et là surprise ! Deux des plus grands leaders de l'Histoire contemporaine (Napoléon et Hitler pris hors de toutes considération morales) n'en étaient pas ! D'après l'historien sur lequel porte cet article; il n'y avait pas d'"échanges potentiellement transformationnels" (scoff*scoff*scoff) entre le dirigeants et ceux qui le suivaient.Je crois pourtant me souvenir que c'est parce que Hitler galvanisaient les foules que les allemands croyaient en lui et lui faisaient aveuglement confiance. Quand à Napoléon, je veux bien qu'au fait de son pouvoir, ses troupes lui aient seulement obéis parce qu'il était le chef du chef du chef...., mais il ne s'est quand même pas porté au pouvoir tout seul, si? Il a bien fallu qu'il y ait des gens qui croient assez en lui pour le suivre et le soutenir.
L'argument de cet historien est que le leadership (j'avoue ne pas avoir trouver de traduction satisfaisante, honte sur moi), est une question de morale et de transformation des valeurs, donc Ghandi est pratiquement en haut de sa liste. Intéressant, mais pourquoi y a t'il tant d'américains qui soient selon lui de bons leaders ? Américains = race supérieure ? Il y a un révisionnisme latent dans cette argumentation qui me gêne surtout parce qu'il n'est pas, comme la plupart des révisionnismes, en faveur du "mal", mais du "bien". Lorsque des gens réfutent les chambres à gaz, il faut le dénoncer, mais si un homme veut voir l'Histoire des Grands Hommes du point de vue de la morale, plutôt que du point de vue des faits, qu'est-ce qu'il faut faire? Acquiescer et dire : oh, la belle nouvelle théorie d'historiographie ! Hein ?
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Harro sur Napoléon ! En ce moment, dans le monde anglo-saxon, c'est sa fête. Mettons les choses au point : je déteste Napoléon. Mais j'aime la vérité, même en ce qui le concerne. Cette première attaque du Guardian (mais à quoi peut-on s'attendre d'autre de la part des anglais en ce qui concernent Napoléon !) :
In the 1994 edition of The French Revolution (Heinemann), Napoleon is depicted less as an invader and more as a reformer whose code of measurement was introduced throughout Europe.
Tout d'abord, sans extrait du livre pour nous prouver ce qu'ils avancent, cet article ne vaut rien (règle n°1 d'une bonne argumentation : donner des exemples). Ensuite, oui, Napoléon était un grand réformateur. Nous, français, vivons toujours sur son code civil à peine réformé. Alors je sais bien que nous, français, sommes un peuple archaïque vivant encore à l'époque pré-révolutionnaire de la gauloise et du vin rouge, mais ça nous place quand même sur une chronologie presque objective presque un siècle en avance sur la majorité des états de la Bible Belt américaine, soit le tiers des états-unis. C'est quand même Napoléon qui a donné le doit aux femmes d'obtenir le divorce : à la même époque, chez nos critiques amis anglais, c'était quasi impossible, et si elle l'obtenait, la pauvre femelle était morte socialement. CQFD. Que cela ne m'empêche pas d'ajouter que Napoléon a rétabli l'esclavage aboli par la Révolution... Je l'ai dit, je ne l'aime pas.
Le but de cet article du Guardian est plus ou moins de démontrer qu'en Europe, les livres d'Histoire des collegiens leur apprennent une Histoire quasi-révisionniste. Je trouve que c'est pousser un peu Mamie dans les orties : plus probablement est-ce la formulation des choses qui est un peu trop "angélisée". Mais auparavant, elle était un peu trop "diabolisée" : entre dire que les Vikings etaient "féroces" _ancienne version _ (avec de la bave qui leur dégouline d'entre les crocs ?) et qu'ils ont fait de l'angleterre un "riche et paisible royaume" _nouvelle version _ (j'entends zonzonner les abeilles et chanter les fleurs...) , il y a quand même un juste milieu. Les Vikings étaient des envahisseurs, oui, mais c'est quand même eux qui ont aidé à faire de l'angleterre ce qu'elle est.
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Le Partisan Review, journal littéraire américain, s'éteint (deuxième article sur sa fin prématurée). Je ne le connaissais pas, mais depuis 70 ans, il faisait connaître de grand auteurs (Mailer, Sontag) et influençait la culture américaine, qui en a souvent bien besoin (preuve qu'elle en a encore plus besoin maintenant qu'elle perd un de ses grands supporters). D'après le peu que j'ai réussi à en voir sur internet, c'est un journal que j'aurais aimé (en particulier pour des petits détails qui n'ont l'air de rien mais qui sont très révélateurs de son ouverture sr le monde : dans un article sur Victor Serge, il cite non seulement une publication américaine, mais aussi une publication française ! Je ne connais pas beaucoup de journaux littéraires français qui se fendent de l'équivalent ...), mais c'est toujours trop tard qu'on les découvre, ces journaux que l'on aurait aimé.
Chaque fois qu'un écrivain meurt, c'est une perte monumentale pour la littérature, mais ses oeuvres restent. Quand c'est un magazine culturel, c'est un ravalement vers le bas, une porte qui se ferme et une chambre de la culture qui est condamnée. Et contrairement à ce que disent les propriétaire du Partisan Review, je ne crois pas qu'ils réouvriront cette porte...
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mardi, avril 15, 2003

Parfois, c'est jour de fête : deux documents littéraires exceptionnels ont été retrouvés. Le premier, un manuscrit dit perdu de Garcia Lorca va être vendu aux enchères, l'autre est rien moins que la transcription du procès d'Oscar Wilde ! Incroyable ... A quand la publication en France? Le plus incroyable est peut-être que la British Library a mis deux ans et demi à découvrir ce que ces papiers contenaient : ils travaillent des fois ?
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Lagardère a présenté Mardi son dossier de rachat de VUP à Bruxelles. En espérant que l'on va condamner le groupe pour son innaceptable monopole à venir...
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En janvier, le magazine GRANTA a publié sa liste des meilleurs jeunes auteurs de - de 40 ans (c'est là qu'il faut se demander si à 40 -1, comme l'un des finalistes de cette année on est encore "jeune"... Je sais, tout est relatif) : cette institution anglaise (depuis 20 ans, mais seulement 3 listes !!! 1983, 1993, et 2003) fait couler beaucoup d'encre jusque de notre côté du Channel. La question est de savoir si telle qu'elle est cette liste présente beaucoup d'intérêt : en 83 et 93, elle a peut-être fait connaître de très bons auteurs maintenant archi-connus (Ian McEwan, Salman Rushdie, Hanif Kureshi, ... pour ne citer que les petits chanceux de la première liste), je ne sais pas, je n'étais pas assez âgée pour voir ça (3 ans et quelque poussières d'étoiles) ;-)) , mais la liste actuelle fait plutôt la part belle aux jeunes auteurs déjà connus, voir même déjà publiés dans toutes les parties du monde où l'écriture a enrichi la civilisation (Hello Zadie Smith ! How are you ?), la vague de ces auteurs hypes qui s'y connaissent surtout en sex,drug and rock'n'roll. Mais pour les petits nouveaux inconnus, et qui méritent un coup de pouce, rien. Si la finalité est de faire connaître à l'étranger les auteurs qui marchent en Angleterre, c'est réussi ; sinon, cette liste se contente d'aller chercher les auteurs non encore publiés qui font parler d'eux avant d'être publiés : on pense à Marie Darrieussecq en son temps. Ce genre d'auteurs n'a pas besoin de ça
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Mon premier "post" : un essai pour voir comment ça marche...
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