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mardi, septembre 30, 2003

Comment se dire adieu... euh... au revoir... euh... à bientôt 

Je me suis dit qu'une petite citation littéraire de circonstance s'imposait. Tous les noms ont été changés pour empêcher le néophyte qui dormait pendant les cours de français au lycée de reconnaître le texte. Pour le reste, remerciez l'auteur qu'on ne remercie jamais assez de donner les meilleurs citations de la langue française. Les meilleures je vous dis.
[Heileen], resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il aurait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses : "A nous deux maintenant !".
Et pour premier acte du défi qu'il portait à la Société, [Heileen] alla dîner chez [le Chevalier Félon].


PS : le Félon me pardonnera sûrement l'abus de son nom, mais comme je cherchais à remplacer le nom d'une aristocrate plutôt félonne elle-même de sa personne, je n'ai vu que lui pour ce faire.

A bientôt
La caravane passe, les chiens aboient /

Vous allez voir ce que vous allez voir 

C'est gratuit : je vous fais le recensement (non exhaustif, me semble) des adaptations de livres et BD à venir. Mais dans le désordre.
Coté VF
Un long dimanche de fiancaille, de Sébastien Japrisot, par J.P. Jeunet (on ne sait toujours pas si il pourra se finir, on croise les doigts.)
Vipère au poing, d'Hervé Bazin, par Philippe de Broca (avec Catherine Frot, Jacques Villeret et Jules Sitruk)
Ma mère, de Georges Bataille, par Christophe Honoré (avec Isabelle Huppert, qui a posé une option sur tous les rôle pervers de la littérature, cf. La pianiste)
Madame Edouard adaptation de Les Enquêtes du commissaire Léon, de et par Nadine Monfils (avec Didier Boudon et Michel Blanc)
99F, de Beibeder, par Antoine De Caunes (avec Beigbeder qui se veut acteur principal : au secours !)
La Demoiselle d'honneur, de Ruth Rendell, par Claude Chabrol
L'enquête corse (BD), de Pétillon, par Alain Berberian (avec Jean Réno et Christian Clavier)

Côté V non F
Oliver Twist, de Charles Dickens, par R. Polanski
Charlie et la chocolaterie, de Roal Dahl, par Tim Burton (j'en bave déjà!)
Peter Pan, de J.M. Barrie, par P.J. Hogan (avec Ludivine Sagnier en clochette et Jason Isaacs, déjà très bien en méchant papa Malfoy dans Harry Potter, en affreux Capitaine Crochet)
Aloft, d'Alan Tennant, par Robert Redford
Emma's war, de Deborah Scroggins, par Tony Scott (avec Nikki Kidman in persona)
Sous le ciel de Toscane, de Frances Mayes
La Tâche, de Philip Roth (avec encore Nikki et Anthony Hopkins et surtout, surtout Ed Harris)
Mystic River, de Denis Lehane, par Clint Eastwood (avec Tim Robbins, Sean Penn, Kevin Bacon, Laurence Fishburne, plein de jolis people, ...)
Sylvia, adapté de La cloche de détresse, de Sylvia Plath (avec Gwyneth Paltrow)
La jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier (avec plein de gens que personne il les connaît, mais c'est toujours mieux que d'avoir la fille qui jouait la rouquine pouffiassonne de Spiderman)
Retour à Cold Mountain, de Charles Frazier, par Anthony Minghella (avec, toujours !, Nicoletta Kidman, Jude Law, Renée Zelwegger, Nathalie Portman) Et si je peux me permettre d'ajouter ça : lisez ce putain de bon livre parce qu'aucun film ne pourra en reproduire le dixième !
Garfield (live!) (avec Bill Murray en voix de chat)
Sans oublier, bien sûr, les troisièmes épisodes du Seigneur des agneaux... pardon... des anneaux, et de Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (avec en sus des acteurs de d'habitude : Gary Oldman)

Comme ça, maintenant, vous saurez quoi faire de vos week-ends.
La caravane passe, les chiens aboient /

Bridget Jones' Diary 

Bonjour, je m'appelle Zoë Heller, je suis bronzée, enceinte jusqu'aux dents de mon deuxième enfant, je porte d'horribles chaussures que j'ose même pas vous décrire, j'ai un tatouage de tortue sur le bras qui met toujours les gens en transe (est-ce que c'est une métaphore de toi, Zoë?), j'adore raconter des blagues sur mon compte, j'ai été accessoirement journaliste qui osait alterner les articles sur le trauma post 11 sept. et ceux sur mon petit ami (non, je n'ai pas honte de l'admettre, je me suis crue un jour une journaliste suffisamment sérieuse pour écrire sur mon petit ami), d'ailleurs j'aime tellement mes anciens potes les journalistes que je leur offre des fleurs quand ils m'offrent le thé à New York, et voilà vous savez tout de moi.
Comment que ça se fait que l'on parle de moi ici, là, sur ce blog ? Euh... Ah oui ! J'ai écrit un roman, et d'ailleurs je suis sélectionnée pour le Booker Prize. Mais la journaliste qui a fait ce portrait de moi est plus intéressée par ma vie que par mon roman, et on la comprend : ma tortue et moi, on est passionnantes.

Vous voulez vraiment que je rajoute un commentaire à ça ?
La caravane passe, les chiens aboient /

lundi, septembre 29, 2003

Trouvez des idées de lecture 

Pour finir la soirée sur une note plus gaie, je suis partie zonzonner comme une petite abeille butineuse (ouahhhh, c'est nul... Je compatis pour vous) sur le Web pour trouver comment se porte le petit projet Biblioblog : plutôt bien, merci pour lui.
Donc, Voldemots et Adverbe font presque exhaustivement le point.
Je rajouterais (je ne suis pas responsable des noms étranges que vous pourrez trouver dans ce post, j'aimerai donc qu'on évite les commentaires perfides et langue de pute : elle vous en remercie) BluPaTaBo, IokanaaN, Matooblog, Hoëdic, Being be-rewt, It's not TV, it's McM !, et plein, plein d'autres. Pour vous donner une idée, lorsque j'ai fait ma sélection, en tapant Biblioblog sur mon Yahoo!, j'avais 10 pauv' réponses qui se battaient en duel, maintenant, j'ai dix pages qui se tapent dessus.
La caravane passe, les chiens aboient /

Je m'y prends toujours au dernier moment 

Vous avez de la chance, ce post a failli s'intituler le hïatus à Titus, ce qui aurait été un grand monument de la littérature blogosphérienne.
En deux mots, parce que je sens qu'en cent tout le monde aurait fuit, ce blog va connaître dès demain soir minuit un hïatus de durée indéterminée, entre 10 jours et un mois. Explication courte, parce qu'on n'a pas gardé les moutons ensemble non plus, je déménage (à Paris !!! vive Paris, vive la capitale, vive tout ce qui est très loin de cette ville à la con!!!), et d'ici à ce que j'y sois, apu connexion internet, apu ADSL, apu Blog (apu Blogger, et ça, c'est une bonne nouvelle, parce qu'en rentrant, croisons les doigts, touchons du bois, évitons les échelles, ils arrêtreront de m'emmerder, car ça s'accumule en ce moment), apu Muselivre.
Je vous vois déjà pleurer toutes les larmes de votre corps (c'est gentil), mais je promets : je reviendrais si vite, que vous aurez même pas vu le temps passer. D'ici-là, ne manquez pas de profiter de tous les liens sur ma jolie colonne de gauche, et surtout, n'oubliez pas de lire, ça sauve de l'acnée et ça rend intelligent (la deuxième assertion est aisément vérifiable dans mon cas ; pour la première, ça vient, ça vient, ça marche!)
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Maman Bush perd la tête 

Pendant que son mari se fait chier comme un rat mort à essayer de soutirer de l'argent à des pays qui ne voulait pas de sa guerre en les menaçant implicitement que la prochaine invasion c'est pour eux (oui, parce que les français adôôôrent les Occupations, regardez comme ils étaient heureux avec les Allemands en leur temps, même qu'ont aurait pas dû les libérer, ça leur a fait du mal, et ... euh, attendez, je crois que j'ai dérivé un peu à l'ouest, je reprends le cap), pendant que donc, Maman Bush perd la tête, sérieusement même. Petites Mamans, petits Papas qui avez autre chose à faire qu'éduquer vos enfants, faites le tranquillement faire par votre médecin, Maman Bush va faire en sorte que la sécurité sociale rembourse la lecture en pilule. Très sérieusement la matrone recommande que les médecins prescrivent très sérieusement des livres aux bébés. Attention, pas aux enfants : aux bébés. Pour que, si j'ai bien compris l'astuce, à force de mâcher les pages, ils apprennent à les tourner, parce que sinon, ils deviendront comme tous ses bébés cons qui n'ont pas eu de doudous-livres et arrivés à l'âge de six ans ne savaient pas faire un geste aussi simple que tourner une vulgaire feuille de papier : insulte moi, grognasse j'te dirais rien !
Mon doudou à moi, c'était mon pouce, ma maman, elle me racontait des histoires tous les soirs, parfois avec juste son cerveau à porter de la main (grossière erreur, maman, grossière erreur !) sans l'aide de son généraliste, et finalement, je m'en suis très mal sortie : je n'ai jamais appris à machouiller mes livres.

Méfiez-vous de Laura Bush : à force de vouloir faire du bien à l'Amérique, elle va réussir à rendre les gens vraiment cons. Levez pas le sourcil comme ça : regardez ce qu'elle a fait de son mari...
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Ce fut une décision difficile, un vrai crève-coeur, mais j'ai décidé que je me foutais comme d'un gland des sélections françaises 

Na!
Donc, sélection étrangère du Femina
Expérience, de Martin Amis (Gallimard)
La Phalène, de Margaret Drabble (Phébus)
Tout ce que j'ai aimé, de Siri Hustvedt (Actes Sud)
Danseur, de Colum McCann (Belfond)
Le Musée du silence, de Yoko Ogawa (Actes Sud)
La Porte, de Magda Szabo (éd. Viviane Hamy)
Des démons sur les épaules, d'Elizabeth Rosner (Mercure de France)
Le Corps même, de Christa Wolf (Fayard)
La Mariée libérée, d'Avraham Yehoshua (Calmann-Lévy).

et sélection étrangère du Médicis
Délicieuses pourritures, de Joyce Carol Oates (Ed. Philippe Rey)
Middlesex, de Jeffrey Eugenides (L'Olivier)
Le Sang noir de la terre, de Linda Hogan (Le Rocher)
Expiation, d'Ian McEwan (Gallimard)
Nouvelle grammaire finnoise, de Diego Marani (Rivages)
Deux, de Mark Slouka (Grasset)
Le Mal de Montano, d'Enrique Vila-Matas (Christian Bourgois)
Et tout ce qui reste est pour toi, de Xu Xing (L'Olivier)
La Mariée libérée, d'Avraham Yehoshua (Calmann-Lévy).

Et elles sont franchement vachement bien (je pardonne même la sélection de la biographie de Amis, qui n'est pas de la fiction, mais je m'en fous.) !

Et s'il y a encore des emmerdeurs qui veulent savoir les sélections gauloises des Femina et Médicis, faîtes pas chier et aller lire Le Monde. Parce qu'eux, au moins, ça les intéresse un peu.
La caravane passe, les chiens aboient /

Subtilité téléramesque 

Lorsque j'ai feuilleté mon Télérama avant de partir en Week-end, je n'ai vu que la critique concernant la ch'tite Yoko. En revenant, parce que dans ce monde de brutes il n'y a rien d' autre à faire que de re-feuilleter Télérama pour passer le temps, je me suis aperçue que j'ai oublié l'autre critqiue intéressante de la semaine, celle de Pobby et Dingan de Ben Rice ; mais méfier-vous, c'est une critique fourbe : au début, c'est une petite chronique sympathique, bien écrite, et qui donne envie de lire le livre (ce qui, en ce qui me concerne doit arriver, avec un peu de chance, tous les 31 février si je me suis levée du bon pied). et puis d'un seul coup, crac, badaboum, sans un seul signe pour prévenir mon coeur fragile, la chronique de Michèle Gazier (je l'aime bien Michèle, la plupart du temsp, elle s'y croit souvent, mais elle est loin d'être conne...d'habitude) se termine sur ça :
"Parce que le style est ici bien plus qu'un simple parti pris formel, il est une morale, il dit à sa manière sobre que la beauté comme l'amour se nourrit de silence."
Je dois avouer que mon cerveau c'est mis en mode période glacière en apprenant qu'un style pouvait être une morale. Je savais qu'un auteur pouvait avoir un morale, qu'un ton pouvait être moralisateur (mais d'ailleurs uniquement pris dans le contexte), mais apprendre qu'un style, prit tout seul, à part, comme un grand, sans sa maman, et observé sous microscope pouvait avoir une morale... Pourtant des conneries concernant le style, en fac de Lettres Modernes, croyez-moi, j'en ai en entendu des tellement monstrueuses qu'on ne pourrait pas imaginer qu'un cerveau humain peut les produire. Mais le coup de la morale, c'était tellement gros que jusqu'à présent personne n'avait osé...
Alors je m'interroge, forcément, sur ce qui peut amener quelqu'un à de telles extrémitées. Est-ce de la part de la pauvre journaliste incriminée a) une vacuité intellectuelle produite par le trop plein de caféïne accumulé dans son cerveau par des années de travail à la con (la caféïne c'est plus dangereux que la drogue chez certains travailleurs fragils...), b)le syndrome du devoir fait au dernier moment, qu'il faut inventer dans un demi-sommeil à deux heures du matin, la veille du jour où le papier doit être remis (expérience perso à l'appui, ça donne toujours des résultats terrifiants, mais poétiques, du genre que l'on produit sous substance illicite : j'ajouterais que le résultat est aussi une note terrifiante), c)le syndrome de la dernière ligne, bah, oui, 500 mots, c'est dure à fournir, on finit toujours par fatiguer arrivé au 479ème, et par glisser sur la peau de banane de la chute qui doit frapper l'oeil du lecteur (faute pardonnable à tous les journalistes littéraires, puisque la plupart des gens ne lisent que les premières et les dernières phrases d'une critique), d) la solution la plus probable, Michèle Gazier avait plein de choses à faire de sa semaine, on la comprend, aller chercher les chiards à l'école par exemple, et elle a refilé le sale boulot à un nègre, qui y a vu son heure de gloire, et elle a oublier de relire et d'essuyer les plâtres.
Quelle que soit la solution choisie, j'arriverai pas à me remettre du principe du style à morale : ça va me poursuivre ce truc... Remarquez, je pourrais toujours la mettre dans mon mémoire de DEA : ça devrait plaire à mon prof...
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Ouch ! 

Revenir toute guillerette d'un week-end amplement mérité pour découvrir qu'en mon absence Blogger s'amuse à me laisser pirater par ses autres gentils membres (au hasard et dans le désordre messedup _ oh le joli nom que voilà ! _ et Os crimes do Padro Amaro (O_O ?????) ) : j'ai pas mérité ça !!!!!!!
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vendredi, septembre 26, 2003

Après : Week-end 

Ce dernier petit mot pour vous dire que vous trouverez demain sur le site de Télérama une ch'tite critique du recueil de nouvelles de Yoko Ogawa (mais je ne fais pas le lien directement parce qu'ils ne l'ont pas encore publiée) et que maintenant je vous abandonne lâchement pour aller commencer mon grand week-end de deux jours de silence radio. Après ça, je reviendrai vous dire pourquoi, malheureusement, je vais devoir couardement vous abandonner encore plus longtemps. Parce que...
La suite au prochain épisode.
La caravane passe, les chiens aboient /

Parce que parfois... 

... même Wolverine a du vague à l'âme.

(Via Bookslut)

Pour ceux que ça intéresse, oui, j'ai été élévée aux X-men dans ma petite enfance et, non, ça ne laisse que peu de carences à l'âge adulte ;-)
La caravane passe, les chiens aboient /

Apocalypse Non ! 

En juin 2002, un sondage Time/CNN indiquait que 59% des Américains croient que le dernier livre de la Bible annonce bel et bien la fin du monde et 17% pensent qu'elle se produira de leur vivant. 25% croient également que la Bible avait prédit les attentats du 11 septembre 2001, selon le même sondage.
Ce qui explique pourquoi la série de livres qui se vend le plus aux USA est un mode d'emploi psychopate de la Foi, version Bagdad Freedom War 2003, soit : Des voitures folles qui se retournent et des avions qui s'écrasent alors que des millions de "bons chrétiens" disparaissent, "aspirés" vers le paradis. Pour ceux qui restent, ce sera sept ans de guerre, de famine et de catastrophes naturelles avant le retour du Christ.

Si Dieu existe, et si Dieu est bon, cette chose ne sera pas traduite en France de mon vivant.
La caravane passe, les chiens aboient /

Nous âfons les mouâyens de fous faire lire, fous safez  

Si vous avez l'oeil vif et le poil brillant, vous aurez peut-être remarquer la nouvelle rubrique de ma colonne de gauche. C'est bien évidemment celle que vous attendiez tous depuis que vous avez découvert ce blog : les lectures du staff de La Muselivre (c'est-à-dire moi, myself et moi-même, avec un petit soupçon de surmoi). Il s'agit des livres commencés ou finis (Caresser le velours) dernièrement, les découvertes et les relectures (Angle d'équilibre), soit le quotidien de la cinglée que je suis.
Pour faire bonne mesure il y a donc : un essai du 19ème (De la littérature facile, de Désiré Nisard), un recueil de nouvelles/du fantastique (Récits fantastiques russes _ oui, faire d'une pierre deux coups, c'est toujours mieux), un roman initiatique à tendance érotique (Caresser le velours, de Sarah Waters), un thriller victorien (Armadale, de Wilkie Collins _ Ah Wilkie et moi c'est un belle histoire d'amour), un roman qui mêle Histoire, vrai Far West américain (pas celui des films), et récit de vieillesse (Angle d'équilibre, de Wallace Stegner), et un roman en anglais, victorien aussi, érotique aussi (The Crimson Petal and the White, de Michel Faber).
Volià, comme ça, je devrais pouvoir ratisser relativement large, surtout chez les gens qui aime le sexe et le 19ème (j'ai pas l'impression que ce soit l'effet recherché, mais bon).
Enjoy !
La caravane passe, les chiens aboient /

A l'abordage ! 

Un très long article avec des idées intéressantes sur le piratage et les droits d'auteur : on a le droit de ne pas être d'accord, mais c'est un avis qui se défend autant qu'un autre.
Extraits (sur les livres en particulier):
Leçon n°1 : L'obscurité est une menace bien plus grave que le piratage pour les auteurs et créateurs
Commençons par l'édition de livres. Plus de 100,000 livres sont publiés chaque année [1], avec plusieurs millions de livres disponibles chez les éditeurs. Cependant, moins de 10000 de ces nouveaux livres atteignent des ventes significatives, et même dans les plus grandes librairies, moins de 100,000 livres disponibles sont en rayon. La plupart des livres ne restent que quelques mois dans les rayons des plus grandes chaînes, et ils attendent ensuite dans les entrepôts... le moment d'être envoyés au pilon. Les auteurs pensent qu'être publiés sera la réalisation de leur rêve, mais pour tant d'entre eux, ce n'est que le début d'une longue désillusion.
Des sites comme Amazon créent un magasin virtuel pour tous les livres disponibles et projettent ainsi un peu de lumière dans l'obscurité des entrepôts. Des livres qui autrement resteraient invisibles peuvent être découverts et achetés. Ceux des auteurs qui ont la chance de récupérer leur droits de la part de leur éditeur les mettent souvent gratuitement en ligne, dans l'espoir de trouver des lecteurs. La Toile a été une aubaine pour les lecteurs, du fait qu'elle rend plus facile de diffuser des recommandations de lecture et d'acheter les livres une fois qu'on en entend parler. Mais malgré cela, peu de livres survivent à leur première ou deux premières années de disponibilité. Videz les entrepôts et vous ne trouverez pas preneur pour beaucoup d'entre eux, même en les donnant. De nombreux livres traînent dans une obscurité méritée, mais bien plus encore souffrent simplement du grand écart entre l'offre et la demande.
[...]
Leçon 2 : Le piratage, c'est un impôt progressif
Pour tous les créateurs, qui travaillent pour la plupart dans l'obscurité, être assez connu pour être piraté serait le couronnement de leur carrière. Le piratage est une sorte d'impôt progressif, qui peut raboter quelques pour cent des ventes d'artistes connus (et je dis peut car ce point n'est pas prouvé), en échange de bénéfices massifs pour les créateurs bien plus nombreux à qui une visibilité plus grande peut apporter des revenus supplémentaires.
Nos systèmes de distribution pour les livres, la musique et les films sont profondément biaisés en faveur des nantis et en défaveur des démunis. Quelques produits « stars » bénéficient de l'essentiel du budget promotionnel, et sont distribués en grande quantité ; le sort de la majorité dépend, selon l'expression du personnage Blanche Dubois [3] de Tennesse Williams « de la bienveillance d'étrangers ».
La baisse des barrières à l'entrée dans la distribution, et la disponibilité permanente de tout le catalogue au lieu de sa restriction aux ouvrages les plus populaires sont favorables aux artistes, puisqu'elles leur donnent une chance de construire leur propre visibilité et leur propre réputation
[...]
Leçon 3 : Les consommateurs ne demandent pas mieux que de respecter la légalité, s'ils peuvent
Piratage est un mot lourd de sens, que nous réservions autrefois à la copie/revente en gros de produits illégaux. L'application récente de ce mot par l'industrie musicale et cinématographique au partage de fichiers pair à pair fait obstacle au débat honnête.
Le partage de fichiers en ligne est l'œuvre de passionnés qui échangent leur musique parce qu'il n'y a pas d'alternative licite. Le piratage est une activité commerciale illégitime qui est un problème significatif seulement dans les pays qui n'ont pas de mise en œuvre forte des lois existantes en matière de copyright [4].
Chez O'Reilly, nous publions un grand nombre de nos livres en ligne. Il y a des gens qui en profitent pour redistribuer des copies non payées. [...] Ces copies piratées peuvent être désagréables pour nous, mais elles sont loin de détruire notre activité. Nous n'avons observé que peu ou pas du tout de baisse de ventes des livres qui sont aussi offerts en ligne.
Qui plus est, la plupart de ceux qui sont en infraction réagissent à des actions aussi minimes qu'une lettre polie leur demandant de retirer les contenus en cause de leurs serveurs. Les serveurs qui ignorent nos requêtes sont pour la plupart dans des pays où les livres ne sont pas disponibles à la vente, ou sont bien trop chers pour les consommateurs locaux.
[...]
Leçon 4 : le vol a l'étalage est une menace plus grave que le piratage
[...]
Au total, en tant qu'éditeur qui distribue également ses livres en version électronique, nous évaluons le problème du piratage comme une taxe sur notre activité plus mineure que celle résultant du vol à l'étalage. Si l'on suit mon observation que l'obscurité est un danger plus grand que le piratage, le vol à l'étalage d'un seul exemplaire peut conduire à une perte de vente d'exemplaires bien plus nombreux. Si une librairie a seulement un exemplaire de votre livre, ou un disquaire un exemplaire de votre disque, le vol de cet exemplaire les font disparaître du champ d'achats possibles du client potentiel suivant. Et puisque le système de gestion de stock dit que l'exemplaire n'a pas été vendu, il se peut qu'il ne soient pas commandés à nouveau pour des semaines ou des mois, ou même à jamais.
[...]
Leçon 6 : Ce qui est gratuit finit par être remplacé par un service payant de meilleure qualité
[...]
Pourquoi est-ce que vous paieriez un morceau que vous pourriez avoir gratuitement ? Pour la même raison que vous achèterez un livre que vous pourriez emprunter dans une bibliothèque publique, ou achèterez un film sur DVD que vous pourriez regarder à la télévision ou louer pour le week-end. Parce que ce sera pratique, facile à utiliser, à cause du choix, de la facilité de sélection, et pour les enthousiastes à cause du simple plaisir de posséder quelque chose auquel vous tenez.

(Traduction de Philippe Aigrain)

Article intégral disponible chez Biblio du Libre, LE site sur les droits d'auteur : si vous ne devez en voir qu'un, c'est celui-là.
L'original en anglais est disponible ici.
(Via Millénaires)
La caravane passe, les chiens aboient /

On le savait déjà 

Un article en anglais qui nous raconte la fort connue décadence du Prix Goncourt. Ne vaut que pour la nouvelle identité de Beigbeder. Freddy Beigbeder.
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jeudi, septembre 25, 2003

Sur ce je rends mon tablier... pour ce soir 

Ma journée a été chargée, j'ai bien blogué, je suis allée dans les magasins où j'ai été atterrée de ce que j'ai vu (Les trois mousquetaires sorti en éditions atlas ou équivalent qui cotoyait Britney Spiiiiirs, en tini-wini-mini-bikini plus petit que le timbre Marianne que je colle sur mes enveloppes, en couverture de Maximal et "Marie Trintignant at Bertrant Cantat, pourquoi ça ne pouvait pas durer" _ ben, parce que ?), et je reviens pour découvrir que l'on atteint cette page en tapant ça.
Alors sans doute que j'ai trop fait de marketing gay pour la couverture tribade (quoique ça aussi j'y ai eu droit, c'est la journée) de Caresser le velours : je vais m'améliorer et faire simplement le marketing du livre, et oublier un peu le Nouvel obs. Donc lisez Sarah Waters et les trépidantes et très bien écrites et traduites aventures très sexuelles (non le quatrième de couverture ne vous préviens pas assez) de sa lesbienne d'héroïne, et venez ici pour de bonnes raisons.
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Carnet noir 

Le grand intellectuel américano-palestinien Edward Said est mort aujourd'hui à 67 ans. Figure souvent controversée de la cause palestinienne, lui-même exilé palestinien, "Edward Said n’a cessé de déranger : d’abord, le monde de la culture occidentale, dont il a mis en relief l’ethnocentrisme, afin de mieux dénoncer les représentations caricaturales de l’islam en général, et de la question palestinienne en particulier, qui ont cours en Occident; ensuite, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) depuis la signature, en 1993, des accords d’Oslo, dans lesquels Edward Said a vu un diktat israélien et une capitulation palestinienne qu’il dénonce, l’un comme l’autre, dans ses articles, plaidant avec passion pour une paix israélo-palestinienne véritablement juste et égalitaire." (article du Monde Diplomatique datant de 1999). Mais MoorishGirl parle de lui mieux que moi.
En matière de littérature, il avait aussi son avis sur certaines questions pertinentes, et en particulier l’inconscient colonial d'Albert Camus.

Pour retrouver tous ses textes, aussi bien dans leur version anglaise, que dans leur traduction si elles existent : The Edward Said Archives.

(Via MoorishGirl)
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Mon Dieu, que ce type est prétentieux ! 

L'article commence bien : on se croirait dans un reportage américain sirupeux, une ode à une mère de famille modèle qui a réussit à survivre malgré les difficultés et bla et bla et bla. Pourtant le sujet n'est pas la mère Thérésa des temps modernes, mais un auteur américain qui a eu certes des débuts difficiles (mort de mes parents, j'élève mon petit frère seul à à peine 20 ans : c'est la seule partie de l'article qui est honnête) mais qui depuis a eu tellement de succès et accessoirement gagné tellement de fric qu'il est considéré maintenant à lui tout seul (mais ne vous faîtes pas de souci pour lui, il s'est inventé un clique pour faire plus vrai, vous savez ces écrivains qui refusent qu'on leur écrive de mauvaises critiques de leurs chers livres.. ) comme les beatles de la scène littéraire américaine. Il reçoit son journaliste en chemise d'ouvrier, parce que voyez-vous, c'est un homme qui a su rester simple, et mettre une chemise pour recevoir un journaliste, c'est tellement snob, et puis vous savez, un journaliste c'est qu'un connard qui fait son boulot, alors quel besoin de lui montrer un peu de considération, einh ?
Et tout ça avant même le debut de l'interview. Après, je préferre pas vous raconter, sauf que sa première réponse, c'est ça :
L’idée était de me laisser aller, de suivre toutes mes impulsions, sans souci de bienséance, de logique ou de logistique. Je me suis dit: je dois sacrifier à toutes mes envies, du moment qu’elles ne causeront de tort à personne. Ce qui signifiait que si j’avais soudain envie d’aller dans le Montana, j’y partirais aussitôt. Que si je roulais sur une autoroute et que je ressentais le besoin de me garer et de marcher dans les montagnes, il faudrait que je le fasse immédiatement. Dans la vie, surtout quand on voyage, on se retient de faire les choses. On se crée ses propres barrières. On n’ose pas. Ma propre timidité était devenue une réelle frustration. J’ai donc voulu voir ce qui se passait quand on sautait ces barrières. Quand on ne mangeait ni ne dormait aux mêmes horaires, quand on errait dehors en cherchant désespérément à aller vers les gens.

Y'a t'il encore des gens qui parlent comme ça en dehors des universités chics de la côte Est ? Même mon grand-père se retient, et mon grand-père, en matière de prétention...
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Ah mazette ! Quand les libraires s'y mettent... 

Article/interview (la seule qu'elle donnera?) de Donna Tartt. Un bon point pour le livre : elle en a approuvée la traduction française.
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Reculons le compte à rebours 

Et accordons leur le bénéfice du doute avec ce portrait de Arto Paasilinna.
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Terrorisme intellectuel 

Cette manière immonde de nous matraquer avec le viol réel d'Alice Sebold pour expliquer le succès de son livre mériterait bien une petite colère : personnellement je préconiserais volontiers une petite bombe au Figaro Littéraire, ma dernière bête noire (j'avais prévenu que le prochain qui mentionnait ce livre en prenait une).
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Après avoir non-plagié Dumas, il récidive : vilain garçon, va 

Arthuro Perez-Reverte, l'auteur de Club Dumas où il avait effrontément utilisé des personnages du maître, est accusé d'avoir plagié un scénario pour écrire le sien. C'est Casta qui "joue" dans le film (oui je regrette, mais les guillemets sont obligatoires) qui va être déçue de se faire salir par rebond : à l'avenir, elle fera remplacer son nom par Laetitia Smithee. C'est plus sûr.
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Les gens sont cons 

C'est vraiment un grand jour pour ma misanthropie :
A Metz, le roman de Denis Robert, «Une ville», fait beaucoup jaser. Au conseil général, on joue au jeu du «Qui est qui?»: Gérard Longuet a envoyé des motards dans la plus grande librairie de la ville pour lui trouver un exemplaire. (de même)

Et c'était qui Raskolnikov, en vrai de vrai ?
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Pas mieux 

Sa suffit
C’est l’affaire la plus obscène de la rentrée littéraire. Je ne parle pas du duel qui oppose, jusque sur les plateaux de télé, la Grasset United et l’Olympic Albin Michel, mais de Mlle Shan Sa. Qu’elle écrive un ridicule thriller Tang et qu’elle le vende sous le manteau à deux éditeurs concurrents pour la somme vertigineuse de 230000euros ne regarde que sa conscience. Mais que la rusée pose en victime et pleurniche dans les journaux, c’est de l’indécence lorsqu’on sait combien d’intermittents de la plume vivent en dessous du smic. L’affaire a le mérite de montrer à quel point la pratique des à-valoir gonflés a corrompu l’édition et transformé les faiseurs de best-sellers en footballeurs. Car, pas plus que l’édijoueur Richard Ducousset (Albin Michel) ne nous fera croire qu’il se bat pour la création et contre la censure (on rigole), le vertueux Olivier Nora (Grasset) ne nous persuade qu’il regrette «un écrivain». Il vient seulement de perdre, à la bourse des fausses valeurs, 70000exemplaires d’un produit de grande consommation. Jérôme Garcin


Vive le Nouvel Observateur
La caravane passe, les chiens aboient /

Etre écrivain en 10 leçons : leçon n°10 

Comment accueillir les critiques de vos livres, surtout les mauvaises. Un conseil seulement : évitez la méthode de Jeannette Winterson, n'allez pas sonner à la porte de votre ennemi. Ce genre de rencontre dégénère tellement vite.
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Nan ! 

Nan je vous la donnerais pas la sélection du prix Interallié ! Parce que y'en a marre de ces conneries : Beigbeider ! Franchement ! Si vous la voulez, allez la chercher vous-mêmes, na !
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Ice Storm 

J'avais bien aimé le film, je suppose que le livre dont il était tiré est (forcément) beaucoup mieux. Tempête de Glace sort en français. Ou plutôt ressort : à l'époque de la sortie du film, il avait déjà été traduit et publié sous le titre original de Ice Storm. Malheureusement, parce que c'est bien connu, les gens qui aiment le cinéma sont des illettrés qui s'ennuyent très vite, cette version-là avait été charcutée, taillée dans le gras, réduite au minimum vital.
Moi qui croyais qu'on avait arrêté de faire ça dans les années 60 pour les livres pour adultes et qu'il n'y avait plus que les enfants qu'on prenait pour des crétins...
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Autel sacré 

Il ne manque plus que l'encens pour faire de ce long (et bon) article une oeuvre mystique à la gloire de Yoko Ogawa San.
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Alors-là, évidemment, ceci explique cela 

Donc, ils sont d'accord avec moi, La Nostalgie de l'ange, c'est à chier, sauf que bien sûr "Alice Sebold, elle-même violée à l'âge de 18 ans, y a déposé tous ses tourments", alors d'un seul coup, "cette histoire est poignante".
Je promets : au prochain article sur cette bouse, je mords.
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Allez, celui-là ils l'ont lu 

Il semblerait que pour cette nouvelle édition de L'Express, les critiques aient décidés de se remettre au boulot : bonne critique de Donna Tartt, avec des détails qui ne trompent pas (ah, la gamine "bâtie comme un petit blaireau", merveilleuse traduction!)
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Je n'ai qu'une chose à dire 

T'es obligé de jouer la midinette sur la couverture de ton bouquin, imbécile ?
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Bien vivant 

Je suis toute rouge de confusion d'avoir pu croire que Robert Merle était mort : en tout cas je suis bien remise à ma place à lire cette alerte interview de lui. Pour les amateurs, parution du 13ème tome de Fortune de France, Le Glaive et les amours.
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mercredi, septembre 24, 2003

Mais qui a éteint la lumière ? 

Si vous ne voyez pas ce post, c'est que Blogger m'a encore coupé l'électricité, et ça commence vraiment à me courir : qu'est-ce que je leur ai fait ?
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Ca vaut bien le Goncourt 

Chez nous, on a "La Marquise sortit à cinq heures", les anglo-saxons, eux, ont, pour saluer le bicentennaire de l'innénarable auteur de Tarzan, un concours de création de la plus mauvaise première phrase de roman. Et visiblement le petit peuple des lecteurs sait mieux que bien des auteurs ce qu'est une très mauvaise entrée en matière.

( Via Fearthainn dont le favori était
"Our story begins, as very few do, in the small but diabolically clever town of Torrington, Alberta, where the Gopher Hole Museum, displaying 71 adorable yet eerie stuffed gophers dressed up to resemble the townspeople, has attracted so many tourists that when a Torrington home goes on the market, it sells in less than six years."
Joanne Morcom
Calgary, Alberta

Lest ye mock, oh non-Albertan readers, there really IS a Gopher Hole Museum in Torrington, AB.

Pour ceux qui n'auraient pas de dictionnaire à porter de la main, "gopher", c'est un écureuil...)
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Sans houppette ni lunettes 

C'est officiel, je suis le Gérard Collard du blog : GC étant ce libraire en colère qui hait la rentrée littéraire (homme intelligent s'il en est) que l'on voit venir présenter des livres merveilleux à la télévision en ne se gênant pas pour cracher sur tout ce qui le fait chier dans le joli petit monde germano-pratin, c'est-à-dire tout. Ou résumé en quelque mot, un homme qui ne vit que selon ce principe : "Le droit à la méchanceté est un droit à la liberté" (Philosophe cantonais).
Je suis flattée Chevalier Félon (encore!), mais tss-tss, qu'est-ce que c'est que ces manières, parler d'un homme comme GC et oublier de mentionner La Griffe Noire, sa librairie, où il fait tant de bien à ce monde bête et méchant. Vraiment faut tout faire sois-même :
La Griffe Noire à Saint Maur :
2 Rue de la Varenne, 94 100
Tél : 01-48-83-67-47 | Fax : 01-48-86-33-52
du Lundi au Samedi de 8h30 à 19h15
et le Dimanche de 10h30 à 12h15
Et un site internet fabumiffreux.

Ps : Ah oui, j'oubliais. Ne manquez pas d'aller voir sur le site Les Neuneux, anciens et nouveaux. J'ai vraiment besoin d'expliquer ce que c'est ?

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Belle, belle, belle comme le jour 

Non, je ne vais pas vous parler de la nouvelle miss Loire-Forez, mais bien de l'écrivain Monica Ali, dont la photo est sans doute l'une des plus diffusée sur le web actuellement, qui doit regretter, de temps en temps de ne pas porter un tchadri : comme ça au moins, on ne lui parlerait plus de sa gueule, mais de son livre. Remarquez, ça ne règlerait pas le problème des incessantes questions sur ses origines ethniques, et alors là, à part en demandant conseil à Michael Jackson...
Moorish Girl a assisté à l'un de ces déplorables épisodes de la vie de non-écrivain de Monica Ali.
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Les jeunes ne sont pas drôles 

La liste Granta choisie tous les 10 ans les meilleurs écrivains anglais de moins de 40 ans et le booker Prize de cette année est presque une ode à la jeunesse. Vengeance, vengeance donc : vient d'être remis un prix littéraire qui récompense seulement des auteurs de plus de 50 ans. Mais officiellement, le Sage Wit Award récompense d'abord un auteur pour son humour.
Là je proteste : c'est pas notre faute à nous, les mômes, si nous sommes chiants et ennuyeux à mourir. On peut même faire un effort si on nous le demande gentiment.
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Félon, mais si adorable 

Grâce au Chevalier Félon, si déçu de ne pas pouvoir faire valoir sa félonerie en direct sur ce blog, vous pouvez maintenant déposez vos commentaires, et si je n'ai pas trop la grosse tête, je prendrai peut-être même le temps de vous lire (mais en français et en anglais uniquement : je me suis fait une fierté d'oublier toutes les autres langues que j'ai pu apprendre à l'école, et on ne revient pas sur un voeu pieu).
Alors allez-y : Aboyez !

edit : ça marche, mais ça merdouille un petit peu quand même (normal, c'est moi). Ca n'annonce pas si des commentaires ont été faits, ni combien. Donc si quelqu'un se sent l'âme d'un chevalier blanc, sur son destrier azur, avec pavois doré et cimetère nickelé, il peut me donner des conseils pour améliorer ça. Mais bon, c'est pas follement urgent. Que ça ne vous empêche pas d'écrire.
re-edit : bon, on a fini par trouver toute seule (brave petite, va), mais je le trouve batârd ce "Shout out", parce que chez moi, on aboit, on mord et on laisse des dents, mais on ne crit pas (c'est indécent). Donc si un beau chevalier blanc etc. passe quand même dans le colimateur, il peut toujours m'aider à changer ça, non ?
bis-edit : oui, je sais, encore, je vous emmerde, mais pour les commentaires, finalement faudra attendre un peu que le moustique qui coince entre moi, Blogger, mon système de commentaires et mon ordinateur pourri soit écrasé. On fait ce qu'on peut, croyez-moi.
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Le King reconverti 

Après avoir confortablement assuré l'avenir financier de ses arrières-arrières-arrières-arrières-arrières-arrières petits enfants, Stephen King a décidé qu'il était temps de faire quelque chose de sa vie : défenseur de la veuve et de l'orphelin, et des pauvres auteurs méchamment refusés par les méchants éditeurs, par exemple. A l'occasion de son éditorial cinématographique (!) dans Entertainment Weekly (remarquez qu'on lui a demandé de faire de la critique de films parce que l'on avait apprécié sa critique d'un livre pour enfant, Harry Potter 5 : la boucle est surréaliste, mais bouclée.), le Roi a décidé de vous faire connaître un pauvre comédien aperçu dans Sex and the city qui avait écrit un livre géniâleu uniquement disponible en livre audio (très mode aux USA, d'autant plus que les livres transformés en CD passent d'abord par chez le boucher avant d'être consciencieusement massacrés par d'apprentis comédiens). Imaginez un peu : ces salopards d'éditeurs préfèrent publiés des livre "ennuyeux" (ou "assommants" selon que vous traduisez gentiment ou méchamment "dull") comme William Gaddis, ou plus connu par chez nous Paul Auster !
Allez rassurez-vous, après s'être ainsi fait tirer les oreilles, pas moins de sept éditeurs se sont précipités pour proposer un contrat au prodige inconnu. Merveilleux ce qu'ont peut faire quand on a une couronne en carton.

(Via Yahoo News. Pour un très court extrait de l'article de King, c'est ici. Et pour l'article lui-même, c'est pas, parce que c'est payant, et puis franchement, c'est Entertainment Weekly !)
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mardi, septembre 23, 2003

On s'en fout 

Ardisson va publier ses mémoires

Beckam l'a déjà fait et ses ventes surpassent celles réunies des six livres sélectionnés pour le Booker Prize

Marie Trintignant et Lio devaient écrire et publier ensemble un livre sur les familles recomposées (ouais, sa mort est tragique, mais qu'est-ce qu'on s'en talque du livre qu'elle n'écrira jamais)

Bataille, Duroy, Dickens et Bazin vont être (re-)adaptés au cinéma ou à la télévision

Mon anniversaire est dans un mois et un jour
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C'est l'info du jour 

Evidemment. Sinon je n'en parlerais pas.
La couverture française du prochain Harry Potter.
Pour avoir lu le livre : euh...
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Le Petit Chaperon Soûl 

Il était une fois un conte de fée qui racontait l'histoire d'une petite fille qui part voir sa Mère-grand au fin fond des bois dans sa cabane au Canada avec son petit panier plein de galette, de beurre et de vin. Arrivée sur place, cette enfant rouge comme le sang de ses première règles, et accessoirement comme le sang de sa future défloration, se désabille pour se coucher nue dans le même lit qu'un loup de type masculin, entendez nue sous les couverture près de la grosse ... des grandes dents de compère loup qui en deux temps, trois mouvements va se jeter sur elle pour la dévorer, comprenez par là, la violer.
Si vous avez bien suivi, vous avez naturellement compris que le Petit Chaperon Rouge est un conte scabreux. Tellement scabreux que des parents d'élèves américains de Jacksonville et de Californie ont demandé qu'il soit retiré des bibliothèques mises à la disposition de leurs chers bambins parce que le Petit Chaperon Rouge est ... une soûlarde. Maintenant, évidemment, je comprend mieux tout le mépris que les américains ont pour nous autres pauvres singes collaborateurs mangeurs de fromage : le gros rouge, c'est tellement malsain...

Il y a énormément de gens très intéressants et intelligents aux USA : comment se débrouillent-ils pour que les crétins réussissent à faire tant de bruit ?

(Histoire trouvée ici, à l'occasion de la semaine des livres censurés de l'American Library Association, visiblement la réponse des gens intelligents aux bruyants crétins. Lien via Brandywine Books)
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Ah oui... 

si vous voyez ce post, c'est que Blogger marche à nouveau. C'est gentil de nous accorder le droit d'être visible vingt-cinq minutes par jour...
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lundi, septembre 22, 2003

Alors ça, c'est sympa, merci! 

On ne devrait pas dire trop de bien des gens, ils finissent toujours pas vous tirer dans le dos. dé-confitures vient de révèler au monde entier que j'étais " "différente" ou plus joliment originale, plus crumment "dérangée", plus cassant "bizarre", plus expéditif "anormale". Non mais ça va pas, non ? Et je fais comment pour me marier moi maintenant ?
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ortograffe, mon amour 

Si vous êtes passé sur ce blog plus de deux fois (quoiqu'une fois suffise), vous avez du remarquer que mon processeur personnel présente un bug retors concernant l'orthographe. Je voudrais juste dire que je suis pas seuuuuuuuuuuuuuuuuuule au mooooooooooooonnnnnnnnnnnde dans ce cas. Le Chevalier Félon s'en vante comme d'un droit inaliénable. Alors moi aussi, et en le citant (c'est tellement beau, j'ai envie de verser une petite larme.) :
Il faut toujours donner de l’éternité aux mots.
Les fautes d’orthographes, c’est un peu l’ivresse dans la folie et la raison des mots.
Ces fautes-là, certains les cultivent par paresse et par plaisir.
Elles sont à ce point charmantes qu’elles traduisent les vues de nos esprits.
Ce ne sont pas les besogneux qui font des fautes, ils sont tellement parfaits dans leur perfection, que ces fautes ne s’adressent qu’aux rêveurs qui ne prennent que le temps de perdre du temps.
Elles embellissent les mots en les accentuant plus que nécessaire, en les féminisant plus que de nature en les rendant unique alors qu’ils se veulent pluriels.
Elles redonnent de la réalité aux choses en conjuguant maladroitement le passé à l’imparfait et le futur au conditionnel.
Comment ne pas être attendri par ceux qui ont une démarche grammaticale claudicante ?
Leur sensibilité transparaît dans leur infirmité étymologique.
Et c’est souvent dans l’absence qu’ils comblent les sens.

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Définition miracle 

L'auteur n'est pas publié en France, et je n'ai aucune idée du talent qu'il peut avoir, mais il a réussi à décrire ce qu'est un écrivain sans tomber dans la théorie universitaire : cela devient de plus en plus rare.

Les détails qui ont de l'importance dans The Clearing [son roman] viennent de mon imagination soutenu par des milliers des petites choses que j'ai entendues étant enfant : une référence à un parent mort depuis longtemps, une vieille arme à feu dans le placard dont on prétendait qu'elle avait tué quelqu'un, un mouvement de la tête embarrassé, un haussement d'épaules impuissant, la manière dont un oncle parlait lentement lorsqu'il disait deux mots sur ce qu'il faisait pendant la guerre.

Ce qui fait qu'un enfant va se transformer en écrivain est la capacité de comprendre l'importance de se rappeler de tout. Et se rappeler qu'il faut écouter et croire que chaque chose que l'on entend est intéressant

(Comme d'habitude la traduction est de moi, elle est faite en cinq minutes, elle vaut ce qu'elle vaut, blah blah blah...)

C'est dit simplement, sans prétention, et c'est simplement vrai.

(Interview à Southern Scribe ; Lien via Maud Newton)
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Moi, Roi, toi, tais-toi 

Un gentil petit maileur m'a fait savoir que j'étais trop lapidaire avec ce pauvre Stephen King, qui ne méritait pas tant de méchansosité de ma part : ouh! Bad bad me. Je reviens donc m'expliquer sur le pourquoi du comment que de mon ingracieusité avec le souverrain (ouais aujourd'hui c'est matinée invention de mots).

Je suis un peu lapidaire sur son compte, parce que c'est un blog, que je n'ai pas trop le temps de s'étendre sur son cas et que la plupart du temps, King je m'en bas un peu la paupière. Mais si je dois expliciter, alors oui, petit maileur, je suis presque d'accord avec toi pour les nouvelles, elle ne sont pas si mauvaises : en tout cas, je suis une fan absolue de Différentes Saisons, non seulement parce que ces nouvelles-là sont fabuleuses (avec une réserve pour Un élève doué) mais aussi parce que c'est peut-être sa seule oeuvre de littérature générale. Ce qui me fout le bourdon, c'est qu'on lui remette une médaille et qu'on le célèbre comme si toute son oeuvre constituait de la "vraie" littérature.
King est et restera un écrivain de genre, et dans son domaine, il se débrouille très bien, cela ne veut pas dire qu'il apporte vraiment quelque chose d'essentiel à la littérature du 20ème siècle, ce que malheureusement tout ce cérémonial tend à suggérer. La médaille ou le prix en lui-même n'a pas tellement d'intérêt, dans quelque temps il sera oublié, et ce genre de chose ne sert qu'a faire plaisir à l'auteur et aux journalistes. Ce qui me gêne, c'est tout ce que ça cache : qu'une organisation sérieuse avec des prétentions littéraires descende à ce niveau-là (au niveau de la littérature de genre), c'est la preuve, soit qu'ils ont laissé tomber, et dans ce cas-là, autant dire que c'est une espèce de condamnation à mort de tous ceux qui essayent de faire quelque chose de sérieux de leur talent (et qui souvent ont besoin de ce genre d'organisations pour les soutenir financièrement et continuer ce qu'ils font), soit pire, que leurs critères se sont débilisés au point qu'ils considèrent réellement que King fait de la littérature, et cela revient ausi à tuer les petits écrivains.
Cette histoire n'est qu'un des trop nombreux signes de l'abandon de la littérature (mais aussi de toutes les autres formes d'art) au profit de la facilité et du commercial.

Voilà, c'était mon petit speech sérieux du jour. Maintenant, si vraiment vous préferrez continuer avec King, faîtes moi plaisir, lisez Différentes Saisons.

(Mon maileur est le webmaster de feu Les Nouvelles du Bocale et du tout nouveau, tout beau, tout chaud dé-confitures qui se met doucement en place)
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dimanche, septembre 21, 2003

Parce que Nabokov 

"That my novel does contain various allusions to the physiological urges of a pervert is quite true. But after all we are not children, not illiterate juvenile delinquents, not English public school boys who after a night of homosexual romps have to endure the paradox of reading the Ancients in expurgated versions."
Vladimir Nabakov.

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samedi, septembre 20, 2003

Seule au monde dans mon Biblioblog, ou De l'utilité de trouver un titre qui résume la situation 

A l'occasion de Lire en fête 2003, le Ministère de la Culture et de la Communication (Mazette, ça rigole plus maintenant) lance en partenariat avec Pointblog l'opération Biblioblog.
Résumons : Pour "donner une voix unifiée à la "blogosphère", et [...] une occasion supplémentaire de populariser la notion de blog auprès du grand public", Pointblog "mettre en oeuvre Biblioblog, le premier palmarès du livre établi exclusivement par des blogueurs francophones".
Je ne sais pas en quoi la seconde partie permet la première, mais j'ai toujours aimé ce genre de petites listes. Là, il faut nommer les trois livres que l'on emmenerait sur son île déserte (est-ce une façon subtile de dire qu'un blogueur est un naufragé solitaire du net?); à la sortie, le site compilera le tout dans son shaker magique, et vous saurez ce que lisent les blo-blogueurs.

J'ai choisi (attention, il faut que ce soit des livres publiés en français, mais cela peut être aussi bien de la fiction que de la poésie, de la BD ou un essai) :
Les Hauts de Hurlevent, d'Emily Brontë
Frankie Addams, de Carson McCullers
Le coeur des ténèbres, de Joseph Conrad

Mais comme, faut pas déconner, sur une île déserte il y assez de place pour emmener toute sa bibliothèque, je prend en sus :
Le Dieu des petits riens d'Arundathi Roy
La Fille de l'Homme au Piano de Timothy Findley
Le danseur d'herbe de Susan Power
Haute plaine de Karla Kuban
Le seigneur des porcheries de Tristan Egolf
La grossesse de Yoko Ogawa
La nuit africaine d'Olive Schreiner
Le Daliah Noir de James Ellroy
La boîte en os d'Antoinette Peské
La compagnie des loups d'Angela Carter
Sept contes gothiques de Karen Blixen
L'annulaire de Yoko Ogawa
Jane Eyre de Charlotte Brontë
Réflections dans un oeil d'or de Carson McCullers
L'éducation sentimentale de Gustave Flaubert
La légende de Gösta Berling de Selma Lagerlöf
La Locataire de Widefell Hall d'Anne Brontë
Possession d'A.S. Byatt
... je vais m'arrêter là, sinon ça va durer toute la nuit.

Et je vous entend dans le fond : oui, il n'y a que deux livres français, mais l'un deux est quand même LE livre, non? (j'entends déjà les contestataires)

(Les sites Douze Lunes, Hou-Hou-Blog, Navire.net et Kill Me Again ont déjà faire leurs bagages)

Cela semble aussi le bon moment pour vous renvoyer au site Bibliothaeca Idealis qui fait la même chose depuis un petit moment, mais on a le droit à 20 livres ;-) Si on s'y fit, le tiercé devrait être :
Les Fleurs du Mal de Baudelaire
Voyage au bout de la nuit de Céline
Le petit prince de Saint-Exupéry
C'est aussi ce qu'il me semblait.


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Fin de caprice 

Albin Michel reconnaît que la propriété des droits sur cet ouvrage [Impératrice de Shan Sa] appartient à Grasset. Celui-ci "prend acte du choix de l'auteur" et les cède à Albin Michel "en contrepartie d'une compensation financière dont le montant a été fixé d'un commun accord entre les parties".

Ben oui quoi, c'était juste pour l'argent. Vous vous attendiez à quoi...

(Via Yahoo News)
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vendredi, septembre 19, 2003

Je pense que cela se passe de commentaire 

The Les Miserables Role-Play Journal
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#&*£@! 

Ecrire une critique sur Amazon.com est pratiquement une institution pour le lecteur américain lambda. Cela se résume souvent à "J'aime-J'aime pas".
Mais parfois, quand lambda se lâche et crache son venin ou sa bêtise, sur des classiques en particulier, ça donne ça, et c'est souvent si hilarant que vous aurez du mal à finir de lire.
Mes préferrés :
Me no could read that book good. It too slow. Me like better book.
Me like Tales from the Crypt. I no think any one should read. I would
not read again. If you like torture read book. If you smart spend
money on beacon soda

C'était une critique de Jane Austen ;-)
et
What in the world are you doing? Why are you reading this book. If you knew the history of this book, you lot would not be reading it at all. If you do some research into the book, you would find that Lee Harvey Oswald, Jack Ruby, Sirhan Sirhan, James Earl Ray, etc, (all assasins) were found to have this book on their person when they were caught. It is thought that this book it the code name behind the CIA MK-ULTRA program (from 1952 - 78). I would never read it.
sur L'Attrape-coeur
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Pour publier aux Etats-Unis, faites réécrire votre livre par quelqu'un d'autre... 

Un américain de préférence. Quelqu'un qui sait ce qu'aiment les américains et pourra vous dire à quel point votre livre tel que vous l'avez écrit est complètement à côté de la plaque... Je pourais gloser encore longtemps là-dessus. Mais AS Byatt pourra sûrement mieux le faire que moi : Possession, son meilleur livre, un bijou de subtilité à la structure compliquée, qui a reçu le Booker Prize, a été jugé mal écrit par l'éditeur américain qui a décidé de faire savoir à Byatt qui fallait le réécrire pour qu'il puisse trouver son public aux USA. Dans un pays où les livres anglais sont souvent révisés pour correspondre au vocabulaire américain, cela ne devrait pas surprendre. Sauf quand ce passage :
...he saw himself as a failure and felt vaguely responsible for this.
He was a small man, with very soft, startling black hair and small regular features. Val called him Mole, which he disliked. He had never told her so.

devient :
...he saw himself as a failure and felt vaguely responsible for this. He was a compact, clearcut man, with precise features, a lot of very soft black hair, and thoughtful dark brown eyes. He had a look of wariness, which could change when he felt relaxed or happy, which was not often in these difficult days, into a smile of amused friendliness and pleasure which aroused feelings of warmth, and something more, in many women. He was generally unaware of these feelings, since he paid little attention to what people thought about him, which was part of his attraction. Val called him Mole, which he disliked. He had never told her so.
Et l'auteur n'a pas écrit elle-même les rajouts...

Explications d'AS Byatt :
When the [American (HN)] editor first proposed to buy Possession she told me that the book would have to be very heavily cut for the American market—"You have spoiled a fine intrigue with extraneous matter" "most of the correspondence, journals etc will have to go" "there must be few poems and those there are short." [...] I said this was unacceptable, and she said she would edit 100 pages and send them to me [...] I waited for several months and then the 100 pges came. She had decided that Roland was not "sexy" or sympathetic enough to appeal to "our American audience" and that I was to amend the descriptions of him. The whole project made me quite ill. At this point however it became clear that the book was selling in Britain, and then it won the Booker Prize. So I told my agent we would find a publisher in the USA who would publish what I had written, and the editor sent a fax saying that I could have my book as I wished, though she did not think it would sell. She insisted on retaining the one concession—the description of Roland—I had made, and also insisted on changing the line ordering and paragraphing, which she said was "eccentric". [...] She proposed sex between Maud and Roland where I had avoided it, and kept writing in the margin "You have missed a great opportunity for a climax!!!"

J'ai préferré ne pas traduire pour ne pas faire de faux sens : il serait dommage que vous ne compreniez pas que Byatt a gaché son intrigue en écrivant trop de détails, en faisant de son héros un universitaire non sexy, en écrivant trop de faux poèmes victoriens (qui sont le noeud de l'intrigue!), et surtout en manquant de bonnes occasions de faire baiser ensemble les deux protagonistes alors que le roman ne cesse de jouer sur cette impossibilité qu'ils ont à se laisser aller l'un vers l'autre. Traduction générale : trop british!

(Via Languagehat qui s'étend plus que moi sur la question. Allez aussi voir cet article, d'où est tirée la citation de Byatt, pour une étude approfondie)
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Mon Dieu II, le retour du piège de cristal de la croix de la passion de ... 

Je vous renvois à mon post du 10 septembre sur le film de Mel Gibson et je recite le même cardinal version TMFTML qui va définitivement me faire mourir de rire :
Also, the scene where Jesus does battle with the hundred Agent Smiths – it was so powerful.
L'intégralité de cette interview remaniée (mais si peu) est chez TMFTML. L'originale est à National review.

Moralité : Mel Gibson, l'homophobe le plus célèbre d'Hollywood (rappelons qu'il a dernièrement envoyé un charmant billet à Richard Chamberlain qui avait osé citer son nom dans une interview : "Ne me mèle pas à ta vie sordide.") va convertir l'humanité tout entière au catholicisme grâce aux effets spéciaux et aux seins de Monica "Marie-Madeleine" Belluci. Alors, heureux ?
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DH, EM, AS, JK, ... 

C'est une spécialité des auteurs de langue anglaise de remplacer leurs prénoms par leurs initiales : le Guardian semble tout juste le remarquer après que le Booker prize ait décidé de sélectionner DBC...
Et vous, saurez-vous reconnaître les auteurs qui se cachent dans mon titre?
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A 3 heure du matin 

3AM est le magazine (ou webzine?) qui publie l'interview anglaise de Jeffrey Eugenides précédemment citée. Entre autres choses très intéressantes, ils ont une interview avec TC Boyle faite après la sortie de son dernier roman en date, Drop City, sur les hippies.
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Ce n'est pas une région d'Angleterre 

Avec cette parution d'une passionnante interview en anglais de Jeffrey Eugenides, je me suis dit que c'était enfin le moment de faire le point sur les critiques françaises de Middlesex qui est, avec Expiation, l'évenement de la rentrée (comme quoi, les critiques n'ont pas que des goûts de chiotte). Rappelons aussi en passant que Middlesex a eu le dernier Prix Pulitzer, qui est un prix littéraire autrement plus intéressant que ceux de chez nous, et qui surtout c'est planté beaucoup moins souvent que le Goncourt (on peut même pardonner qu'il ait été attribué en son temps à Autant en emporte le vent _ oui, je sais _ si l'on considère qu'il a par ailleurs récompensé Hemingway, Faulkner deux fois, Steinbeck, Penn Warren, Harper Lee, et bien d'autres). Mais revenons à Eugenides.
Comme d'habittude, Sitartmag l'avait lu et apprécié avant sa parution en français, mais à l'époque, dommage, je ne bloguais pas encore. Lire, le Monde, Télérama, fluctua.net (contrairement aux apparences, c'est une bonne critique !), L'Express, Le Nouvel Observateur, Chronic'art, deux courts articles des libraires du mag Initiales et un interviewer de chez Disturb.org se sont aussi penchés sur son cas.
Et il doit m'en manquer.
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jeudi, septembre 18, 2003

Les choses sérieuses 

J'ai été gentiment mise en exergue du blog Maud Newton, et ça fait plaisir.

Profitons de ce moment de joie éphémère (mais les vraies joies ne le sont-elles pas toujours?) pour vous faire découvrir, comme elle, un blog Ionart, qui semble avoir en particulier une passion pour tout ce qui est français : ça fait aussi plaisir.

Ce qui est moins enthousiasmant c'est cette nouvelle (il faut que j'aille sur un blog américain pour apprendre ça !) : l'adaptation du roman de Japrisot, Un long dimanche de fiancailles, par Jeunet ne se fera peut être pas pour cause d'argent de mauvaise nationalité. Je soutiens le CNC, mais je suis déçue quand même : Japrisot-Jeunet, c'était un très beau couple, et ils nous auraient fait un joli bébé. (Non que le roman de Japrisot ait vraiment besoin de se faire adapter au cinéma, d'ailleurs.)
La caravane passe, les chiens aboient /

Hourra ! Haut les coeurs ! 

Choses promise, chose due. Après avoir parler de pénis, de fesses et de cuninlingus, je viens d'avoir mon premier visiteur en quête de porno (un amateur de langue bien placée). C'est un cap essentiel de ma vie d'internaute que je dépasse avec brio. Après avoir eu mes premiers spams la semaine dernière me proposant de me gonfler le zizi (merci, mais le totem imaginaire se porte bien), je pense que la boucle est bouclée. Youpi ! Maintenant on va pouvoir passer à autre chose.
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City of french 

Le livre recommendé par RTL, Une Ville de Denis Robert, reçoit aussi un très bon accueil de L'Express (mais l'ont-ils seulement lu?). Pour vous faire votre propre idée, allez plutôt voir les premières pages, ce sera plus sûr.
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Mon léger décalage... 

L'Express s'est enfin fendu de la critique d'Expiation. Il ont aimé, moi aussi. Dommage que l'on n'ait pas lu le même livre : je cite "Déçue, une adolescente accuse de viol celui qu'elle aime. " (??????)

Voilà malheureusement ce qui arrive quand on ne lit pas les bouquins que l'on critique : on invente selon le schéma classique que l'histoire va forcément suivre et on oublie que les bonnes histoires ne suivent jamais le schéma classique.
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mercredi, septembre 17, 2003

Oracle Nocturne 

Pour les amateurs, Paul Auster va publier son nouveau roman en janvier 2004 aux USA. Le précédent avait été publié en avant-première en France, ce qui n'avait que moyennement plu dans son pays. Cette fois, il n'a pas l'air de renouveler l'expérience (peur de se faire encore des ennemis ?) ; peut-être se contentera-t-il simplement de le publier en même temps (quoique Auster soit plus un écrivain de la rentrée de septembre que de celle de janvier). Voilà en tout cas à quoi il faut vous attendre (typiquement austérien) :

Paul Auster, ORACLE NIGHT: 'Spooky things transpire after novelist Sidney Orr buys a blank book.'

(Via Waterboro Public Library)
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mardi, septembre 16, 2003

Finale liste des finalistes du Booker Prize (je suis en panne de bons titres) 

Monica Ali Brick Lane
Margaret Atwood Oryx and Crake
Damon Galgut The Good Doctor
Zoë Heller Notes on a Scandal
Clare Morrall Astonishing Splashes Of Colour
DBC Pierre Vernon God Little

Intéressant non pas tellement pour les livres en eux-même que pour leur statut : trois sont des premiers romans, (Brick Lane, Vernon God Little, et Astonishing Splashes of Colour), et un n'est pas encore paru (The Good Doctor). Rappelons que, comme en France, le Booker Prize est sensé récompenser le meilleur livre de l'année 2003 : reste à espérer que l'éditeur n'a pas oublié ce détail et se grouillera un petit peu.
Laissez autant de premiers romans voler la vedette aux grands, c'est en tout cas impensable en France : même le Goncourt prévu par ses testamentaires inventeurs pour récompenser un jeune écrivain n'a vu qu'un seul premier roman être primé en 100 ans (j'ai oublié son nom, excuses plates comme des limandes).
Sinon, les anglais riquent d'être un peu déçus de la sélection. Comme chez nous, on ne les verra pas apparaître avant deux bonnes longues années au mieux, on a le droit de s'en taper un peu le coquillard. Sinon, pour ceux que cela intéresse vraiment, la vétérante Margaret Atwood (qui a déjà eu le prix pour Le Tueur Aveugle, très, très bien) est favorite, suivie dans l'ordre par Monica Ali et Zoë Heller, mais il me semble que toutes critiques mis bout à bout, c'est la troisième qui a été la plus appréciée des critiques.
Voilà, maintenant, battez ferme le coquillard.

PS : excusez la chienne de garde en moi qui ne l'a pas remarqué, mais c'est congés payés aujourd'hui... C'est la première fois que le Booker a quatre finalistes féminines. Hourra ! Mais ce qui serait bien, c'est que ce ne soit pas si exceptionnel que la BBC se sente obligée de le mentionner comme ce qui rend cette sélection si exceptionnelle.

PS Scriptum : la BBC et moi on n'a pas les mêmes favoris. Mais moi, je suis du bas peuple, je suis allée chercher mes résultats chez les bookmakers. Na !
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«Les sentiments des humains envers les brouettes n'ont pas été suffisamment étudiés.»  

euh... Egothérapie ou thérapie par le vide?

Sinon, la guerre de 14, c'est In. Chic! C'est mon grand-père marin, mort noyé d'avoir eu la jambe bousillée pendant la der des ders, qui doit sautillé de joie dans sa tombe.

(La guerre d'Algérie, le 11 Septembre sont aussi In. Les français seraient pas un peu dépressifs par hasard?)
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Renaudot 

1ère sélection :
- Salim Bachi: "La kahéna" (Gallimard)
- Frédéric Beigbeder: "Windows on the World" (Grasset)
- Muriel Cerf: "L'homme du souterrain" (Le Rocher)
- Pierre Charras: "Dix-neuf secondes" (Mercure de France)
- Simone Bernard-Dupré: "Baisse les yeux" (Le Rocher)
- Charles Dantzig: "Un film d'amour" (Grasset)
- Jean Hatzfeld: "Une saison de machettes" (Le Seuil)
- Isabelle Hausser: "Une comédie familiale" (De Fallois)
- Catherine Rey: "Ce que racontait Jones" (Phébus)
- Marie-Hélène Lafon: "Sur la photo" (Buchet-Chastel)
- Catherine Lépront: "Des gens du monde" (Le Seuil)
- Gilles Martin-Chauffier: "Silence, on ment" (Grasset)
- Dominique Muller: "Les malgré-nous" (Le Seuil)
- Christophe Nicolas: "Nom, prénom" (Le Seuil)
- Marc Trillard: "Le maître et la mort" (Gallimard)

Mouais...
Allez, il paraît que le Catherine Rey est formidable, alors ne désespérons pas.
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Bibliotheca Universalis 

" Vivante, ainsi que ces animaux domestiques dont il faut prendre soin, la bibliothèque privée exige qu'on lui soit attentif. De la même façon qu'on change une plante de pot, on disposera peut-être autrement le contenu de ses rayonnages. Cette configuration nouvelle lui procurera un peu d'air, elle en détendra ses membres. Vivre avec sa bibliothèque, c'est vivre au côté d'un être tout à la fois paisible et imposant, mais fidèle, d'une présence qui sait en même temps rester constante et se faire oublier. Chacun veille sur l'autre et, par nécessité, ainsi en vient-on à se détourner légèrement de soi. Un pareil assemblage de voix distrait. Les livres dans un même ensemble laissent sourdre un imperceptible vrombissement, comme le bruit d'une machinerie invisible en arrière-fond. Toutes ces paroles, qui demeurent en puissance, n'attendent qu'un signe de vous, que l'occasion de se faire entendre et l'une d'elles, quand vous le jugerez utile, saura bien s'extraire du lot, venir jusqu'à vous et, droit au coeur, vous toucher."

Alain Nadaud, Le jardin privé in La Bibliothèque, Autrement # 121,

Extrait : p. 211

(Via le blog Les pensées de Zénon)
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Je suis le Roi du monde !!!!!!!!!!!!!!! 

C'est ce qu'a du se dire Stephen King quand il a appris que l'une des plus prestigieuses organisation littéraires américaine, celle qui décerne le prix littéraire le plus sérieux, le plus couru, et le plus littéraire d'Amérique (le National Book Award), avait décidé de lui remettre sa médaille d'honneur pour son importante contribution à la littérature américaine.
Pauvre monde. Même les américains en rigolent.
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Menteur, menteur 

Alors que les français se battent toujours pour sauvegarder l'honneur corneilien de Molière, les américains s'amusent de l'histoire pour tout ramener, encore, à la politique américaine. Remarquez qu'imaginer Rumsfeld, secrétaire d'état extrême-fascistien, en auteur d'un essai sur la culture gay, cela vaut le détour.
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lundi, septembre 15, 2003

Rose-Thé 

Madonna sortira donc demain son livre pour enfants. Si vous n'êtes pas au courant, c'est que vous vivez dans la station orbitale. (Parce que même ma mère est au courant, quoique sa réaction à cette annonce a été étonnante : "Madonna a un fils de 3 ans à 45 ans? Ce qui fait qu'elle l'a eu à..." Même les gens les plus intelligents ne résistent pas à l'attrait du people. fin de la parenthèse)
Les Rose anglaises est probablement le livre le plus secret au monde, bien qu'il soit à priori maintenant le plus répandu au monde. Publié en même temps dans 100 pays, il n'a pas été dévoilé au public aujourd'hui pendant la très posh thea-party donnée à Londres aujourd'hui par une star du marketing qui ne veut pas nous gacher notre plaisir (Merci Madonna, sois en remerciée).
Ce qui fait qu'il faut se rabattre sur la couverture et l'unique argument de vente du livre : il est inspiré de la kabbale. Si je réunis les deux et que je secoue bien fort, je dirais que la cabale version rose bonbon propose un monde idéalement réparti entre les petites filles noires, asiatiques, rousses, blondes, et à lunettes, où tout le monde il est beau et égal dans son goût innénarable pour la mode. Sauf les pauvres châtains comme moi, parce que personne ne parle jamais de nous, parce que le chatain, c'est une couleur impossible à dessiner, alors imaginer seulement de la décrire dans un roman pour enfant et de leur faire comprendre le concept du chatain...

Moralité, parce que tout livre pour enfants qui se targue d'instruire de principes philosophiques de vie se doit d'en avoir une très longue et ennuyeuse : lisez plutôt Harry Potter, vous n'aurez pas à vous soucier de savoir si les rayures de votre parapluie sont à la mode du jour ou à celle d'hier (la photo de la couverture se trouve à peu près au milieu de la page à droite, mais le joli chemisier de Madonna en haut de la page est très joli aussi : béni soit son style).
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Le plus mauvais titre d'article de l'année? 

Nous avons de la chance, c'est une anglaise, qui a oser faire ce jeu de mot minable sur un auteur français, nous pouvons donc respirer : personne, en France, n'osera réitérer, parce qu'imiter les anglais, tout le monde le sait, c'est du plus mauvais goût.
Donc, dans Ashes to ashes, Sand to sand, outre qu'elle insulte sympathiquement les singes gaulois mangeurs de fromages etc. que nous sommes en résumant notre intelligence à ce principe majeur de notre vie et typiquement gallic : "On a bien le droit." (Oui, en effet, merci de nous l'accorder.), elle nous fait donc gentiment remarquer que cette manière de transporter religieusement les cendres (non cendreuses remarque-t-elle, sans doute ne sait-elle pas que parler de transport de cadavres sonne plutôt morbidement en français, mais c'est vrai que la langue anglaise, si parfaite, n'a guère ce genre de problème et qu'elle ne pratique jamais l'euphémisme) des auteurs célèbres vers le Panthéon est une autre matière de contourner "les vagues anticléricales qui ont nourri l'état français" (et ça, bien sûr, c'est maaaaal). Par ailleurs, elle nous informe qu'enterrer les gens dans un cercueil de toute façon, c'est dégoûtant, ça perturbe l'hygiène public, et qu'en Angleterre, les croques-morts étaient beaucoup plus propres, ils obligeaient pratiquement les gens à se faire incinérer (Ah, bon?).
Après tout ce fiel fort habilement instillé dans mes pauvres yeux de lectrice gauloise à crête, j'ai un peu perdu de vue que l'objet de l'article était : Faut-il déterrer George ou pas? Moi je pense qu'après une telle attaque en règle de son pays et des braves gens de son Berry adoré, Georges aurait dit à Madame Gillian Tindall d'aller voir à Westminster Abbey si elle y était. En ce qui me concerne, pas mieux.
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Homophobie 

Ce post-là est beaucoup moins joyeux et beaucoup plus en colère, et je me retiens.
Toujours cet après-midi, j'ai décidé d'acheter Caresser le velours, de Sarah Waters (10/18), roman sur les lesbiennes du 19ème siècle (Histoire et cuninlingus, ouh!! quel roman choquant à laisser hors de porter des enfants). Je rentre dans la première librairie à se trouver sur ma route à la sortie de mon parking : mais de livre, que nenni. Pas grave, je me dis naïvement, les propriétaires de la librairie sont de droite droitière, voir plus loin, et la couverture montre deux femmes en train de s'embrasser (même pas goulument, parce qu'on n'a pas voulu choquer Martine et ses petites copines qui passent évidement leur temps dans les rayons poches adultes) : ceci explique cela, et non, je ne suis pas énervée, cheese!
C'est après que ça se gâte : après je vais à la FNAC, et surprise, pas de lapin dans le chapeau, pas de livre sur le rayon. Pourtant, pourtant, Sarah Waters fait partie de la sélection FNAC de la rentrée... Oui, mais le tribadisme est un aspect périphérique de ce livre-là, et non son sujet principal. Et puis la couverture ne montre qu'une seule femme, les seins à l'air, en position plus ou moins lascive : la morale est sauve, la sélection de la rentrée étant la première chose que l'on voit en rentrant dans le magasin, Martine et ses copines ne risquent pas d'être choquées. Ouf! j'ai cru que ma FNAC était pudibonde, mais elle est juste homophobe. Non, sincèrement, je me sens mieux.
Moralité, même si FORUM est loin de votre parking, achetez vos livres là-bas. Même la vendeuse ne lèvera pas le sourcil en voyant la couverture de votre bouquin.
Que quelqu'un me sauve de cette ville!!!!!!!!!
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Un petit pas pour la justice, un grand pas pour la litérature, et inversement 

Inversement si vous considérez qu'ignorer une décision de justice injuste est un grand pas pour la jurisprudence.
Je suis donc allée chez mes libraires, cet après-midi, et je peux témoigner que dix jours après la censure du livre de Shan Sa et l'interdiction de vente énoncée par le tribunal, les étalages sont encore plein de jolies petites Impératrice, fières de résister à l'adversité. Et si cela, ce n'est pas un bel acte de résistance, je ne m'y connais pas.
(Oui, je sais, il est fort possible que mes libraires ignorent la décision du tribunal, ou aient tous simplement décidé de continuer à vendre le livre pour ne pas perdre leur manque à qagner. Mais je suis en période d'illusion, de bonheur, de zozios, d'abeilles et de fleurs bleues, et je considère que c'est un acte de résistance. Arrière, mécréants!)
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12 

12 : c'est le nombre de couvertures de livres portant un corps de femme entièrement ou à moitiée nue (sans compter les jambes nues, parce que là, on entre dans une autre catégorie) que j'ai vu chez mon libraire. 0 : (on s'en doute) le nombre de corps masculins nus que j'ai vu sur les couvertures des livres chez mon libraire. Je n'ai rien contre les corps féminins, je n'apprécierais pas le mien sinon, (et oui, merci, le mien peut soutenir la comparaison, ceci n'a rien à voir avec une question d'égo). Je me demande juste quelle est la morale de ce petit problème d'algèbre : moi, femme pure et sans tâche, suis-je sensée être exempte de tout fantasme malsain sur les jolis petits penis et les adorables petites fesses de ces messieurs, ou sommes-nous potentiellement toutes des filles de Lesbos qui tendent à s'ignorer ? Parce que, les statistiques sont là, les hommes écrivent plus (sont plus publiés?), mais ce sont les femmes qui lisent le plus.

(Mon dieu, je vais doubler le nombre de mes visiteurs rien qu'avec ce post sexuellement orientable!)
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Whaaaaaaaaa! 

Comment décrire cela sans tomber de ma chaise? Aujourd'hui, un écrivain m'a écrit... Mmmh, finalement, ce n'est pas si difficile à dire, mais c'est difficile à croire. Un écrivain dont j'ai a-do-ré le second roman, que j'ai plébicité dans Ma liste Amazon a découvert le dit plébiscite et m'a remercié. Alors, je vais le remercier de m'avoir remerciée en invitant la FRANCE ENTIERE à lire ce magnifique roman qu'est Palavas la Blanche de Christophe Léon, Editions du Rouergue. Quoi vous n'êtes pas encore chez votre libraire? Et vous attendez quoi?, qu'il vous écrive aussi?

Rectification : j'étais tellement émue que j'ai mal lu le mail que Christophe Léon m'a envoyé. Ce n'est donc pas sur ma liste Amazon qu'il a découvert tout le bien que je pensait de lui, mais sur ce site, mon site. Je suis encore plus émue, et moi aussi, Monsieur Léon, je suis rouge de confusion.
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vendredi, septembre 12, 2003

Je vais pleurer 

Je ne sais pas si c'est que je suis particulièrement sensible aujourd'hui ou que je me sens assassinée en direct : voilà comment on vient de salir mon écrivain favori, probablement un des plus grands auteurs de tous les temps (je n'ai pas de mot, Emily, pour te dire à quel point je t'aime, à quel point je suis horrifiée, mais je te rassure, ils m'ont tuées, mais toi, même avec ça, ils ne t'auront pas!) : je ne sais pas ce qui est le pire, la couverture, ou apprendre qu'ils ont fait du livre un film pour MTV. MTV !

(Via The Complete Review, toujours en première ligne pour dénoncer la décadence de la culture)
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Où est mon programme radio? 

Comme je ne réussis jamais à me rappeler les horaires des émissions littéraires à la radio, je me rabats sur le web. Le site de RTL-Livres est le must du mieux du top du ...euh... remplissez le blanc : les émissions sont toutes disponibles, ainsi que les sélections individuelles, parmi lesquelles, après écoute, je conseillerais Une ville de Denis Robert comme celui qui paraît le plus intéressant.
Sinon, amusez-vous à écoutez l'émission où était invité Phillipe Claudel : de toute évidence, ils se sont trompés d'enregistrement et ont mis celui non coupé : "je recommence, 5,4,3,2,1,0"
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Aujourd'hui est vraiment un grand jour pour ma colonne de gauche : j'ai décidé de me prendre par la main pour enfin mettre mes petits liens vers les journaux intéressants. Et oui, vous avez le droit d'ouvrir de grands yeux sur le Houston Chronicles : incroyable mais vrai, on lit aussi des livres au Texas, et plus incroyable encore, il y a des texans qui ne sont pas cons, qui sont voir même très intelligents (soit la petite merveilleuse rédactrice de Bookslut, qui, heureuse jeune femme, se paye quatre semaines de vacances en ce moment pour déménager à Chicago, parce que même si au Texas, il y a des gens biens, il y a quand même des limites à ce qu'on peut supporter, etc.)

PS : c'était un post qui ne sert à rien ça, non ?
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N'en jetez plus... 

Aujourd'hui est un grand jour, j'ai été reconnue par un de mes pères blogueurs qui m'a fait l'honneur de me mettre dans sa colonne de droite. Alors comme je suis sur un petit nuage, que c'est un jour extatique, que je me sens gentille, que c'est presque un voisin (Allo? Lyon?, ici Saint-Etienne) et qu'en plus j'ai bien aimé son petit blog, allez ouste, colonne de gauche pour les Nouvelles du Bocal (quel nom !).

En parlant de nom, puisque nous y sommes, oui, il y a une espèce de jeu de mot foireux dans le titre de mon blog, mais moi je l'aime mon jeu de mot foireux. Ce n'est pas :
la Muse Livre ou l'amuse livre, ou la mesure en livre (non non monsieur du bocal, c'est pire que ça)
C'est un détournement du mot la muselière, parce qu'on ne peut pas museler mon sale caractère en ce qui concerne la littérature. Qui a dit que ce n'était pas foireux ?
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jeudi, septembre 11, 2003

Tartt aigre-douce 

Première critique du second roman de Donna Tartt (Le maître des illusions, il y a 10 ans déjà!) : Le Petit copain, aux USA, a reçu un accueil généralement bon, mais mitigé (oui, le lien est vers une critique vraiment mitigée, mais qui vous redirige vers tous les articles les plus importants écrits l'an dernier sur le livre). Bien entendu, car après un premier roman aussi génialement écrit que le premier, elle ne pouvait pas écrire quelque chose de valable, quelque chose à la hauteur.
Pour avoir lu le livre en anglais, je peux témoigner qu'il n'est pas parfait, mais qu'il est largement à la hauteur du talent qu'elle avait démontré. Seulement, il faut arrêter d'attendre des auteurs qu'ils écrivent toujours la même chose.
C'était mon petit coup de gueule à deux balles du jour.

PS: pardon, pardon, j'étais tellement occupée à fulminer que j'ai oublié de dire le sujet du livre. Soit une adolescente de douze ans trop intelligente qui décide, au cours d'un été typique du sud des USA, trop chaud, trop lourd, trop sudiste, de découvrir et punir le meurtrier de son frère aîné, tué à neuf ans, alors qu'elle n'était qu'un bébé. Autant vous prévenir tout de suite, ce n'est pas un roman policier, et vous ne découvrirez pas qui a tué le frère, mais vous rencontrerez des cobras, des prédicateurs, des dealers drogués, des grands-tantes excentriques et des grands-mères dévorées par le cancer depuis trente ans. Un petit régal de roman sudiste.
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Round 2, avantage Grasset 

Ou le 5 septembre j'ai dormi toute la journée, ou le scandale de la rentrée commence un peu à gonfler tout le monde : en ce jour maudit pour l'édition française (6 jours après, donc), je vous annonce qu'un livre a été censuré pour ne pas avoir eu le bon éditeur! Ce n'est plus la peine d'aller chercher votre Shan Sa préferée chez votre libraire, Albin Michel s'est fait interdire de continuer à le vendre par le tribunal. Comme le sujet est le seul qui intéresse mes rares lecteurs aujourd'hui (ou alors c'est la même personne qui a chacune de ses recherches a fini par retomber sur MOI !), voici le plus important article paru sur le sujet. Et remarquez toujours : critique d'Impératrice, zéro. Mais c'est toujours ainsi que marchent les succès de scandale, tout le monde en parle, personne ne l'a lu, même si c'est très bien.
Affligeant
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11/9 

Je ne commémore pas, je fais juste remarquer qu'en matière de littérature, sur le sujet, rien n'a été fait de valable. Ce que l'on pourrait appeler, en pessimiste attentif, la mort du sens dans l'art. Et si l'art ne peut plus rattraper l'inhumain...
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mercredi, septembre 10, 2003

Truoc-Nog non goncourable 

La célèbre table ronde (je suppose) a rendu publique sa première sélection de goncourables. Je m'excuse, mais je ne me sens pas en état de faire de comentaires à part : Beigbeder? Franchement!
Eliette Abecassis, pour Clandestin (Albin Michel),
Jacques-Pierre Amette, pour La maîtresse de Brecht (Albin Michel),
Yann Apperry, pour Farrago (Grasset),
Philippe Beaussant, pour Le rendez-vous de Venise (Fayard),
Frédéric Beigbeder, pour Windows on the World (Grasset),
Philippe Besson, pour Un garçon d'Italie (Julliard),
Michel Braudeau, pour Retour à Miranda (Gallimard),
Philippe Claudel, pour Les âmes grises (Stock),
Laurence Cossé, pour Le 31 du mois d'août (Gallimard),
Alice Ferney, pour Dans la guerre (Actes Sud),
Régis Jauffret, pour Univers, univers (Verticales),
Pierre Moustiers, pour Le dernier mot d'un roi (Albin Michel).
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Mon dieu! Mon Dieu! MON DIEU.... 

Cela n'a rien à voir avec la littérature (sauf si vous avez tendance à considérer la Bible comme la première ébauche de scénario de tous les soap opéra américains actuels et à venir), mais je ne peux pas m'empêcher de le noter. Voici ce que pense le Cardinal Dario Castrillon Hoyos, représentant du Vatican en matière de foi (et apparemment aussi en matière de cinéma), de l'adaptation du Nouveau testament de Mel Gibson, The Passion, douze heures, en araméen, non sous-titré : (attention, je n'ose même pas essayer de traduire, j'ai peur d'enlever de la saveur à son opinion)
an action-packed thrill-ride that will keep you on the edge of your seat: it’s Die Hard [Piège de Cristal] on a cross.

(Trouvé via le blog The Minor Fall, The Major Lift, plus connu sous le nom de TMFTML)
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Parody me, Potter ! 

En temps que fan sans réserve d'Harry Potter (même pas honte !), je passe ma vie à chercher les référence et les parodies potthérétiques qui parsèment le web : celle-là est sans conteste la meilleur depuis longtemps (ajoutons que le livre d'Hillary Clinton est sorti aux USA presqu'en même temps que le tome 5 d'HP : ceci explique cela).
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9 minutes 15 secondes 

Non, ce n'est pas le temps qu'il me faut pour atteindre l'orgasme (je suis plus rapide que ça gnagnagnagnagna Mr Paulo Cuello et vos Onze minutes), mais le temps qu'est resté hier sur ce site un gentil visiteur de l'université d'Orléans. 9 minutes, c'est très très long, et je serais curieuse de savoir ce qu'un fan de Beigbeider à pu trouver d'interressant sur ce blog où les auteurs français à la page ne sont cités que pour se faire tirer dans les pieds. Un petit mail pour m'expliquer? Merci d'avance.
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Niiiiiaaaaaarrrrrrrggggggghhhhhhh!!!!!!!!! (sautez ce post si vous ne cherchez que de la littérature) 

Oui, j'aime blogger, oui, j'aime Blogger, ouij'aimeblogger, ouij'....
Sauf quand Blogger à la suite d'un problème technique me dit, gentiment remarquez, "Votre post n'a pas pu être publié, voulez-vous que nous le conservions?". Mais oui, oui, gardez-le moi au chaud, je reviens! Sauf que de retour à mon petit blog adoré je découvre que tous mes petits liens de fin de post que j'ai mis une demi heure à faire, en heures sup non rémunérées, ont été remplacés, gentiment remarquez, par le post de quelqu'un d'autre, qui à cette heure-ci, doit être en train de pleurer de désespoir quelque part. Gentil blogger, où que tu sois, viens récupérer ta "jolie" prose:

r in that manner. Though it reminds me of how I told her to shut up and fuck off on our break-up day- how that brought tears to her eyes because I had never, ever shown her such disrespect before. That happened a mere minutes before we parted ways forever. I know my yelling was wrong. But so was hers. And I know it sealed our fate. So many mistakes. So many things said. So many things not well thought not, but acted upon in hurt and anger. And now the end result is hurt, misunderstanding, and a break-up of our love.d anger. And now the end result is hurt, misunderstanding, and a break-up of our love. Rock TM", (see Stone Temple Pilots, The Doves, White Stripes) is still working it's way through the possibilities of music like Dylan with pathetic faithfulness doesn't diminish the power of the original "original" creative act. Obviously a band like the Velvet Underground (like it or not Paul Meme) are still, if not bursting with vital influence, then a little pungent. Favour the Avant-Folk scene or not, offerings from outfits like Tower Recordings are as modern and exploratory, if not as Grime, then as most Electronica. The whole Concrete thing I did here should make it pretty obvious that skronky synthesiser music aint exactly an invention.
I'd like to return to something I was talking about ages ago, which if I remember rightly people raised one eyebrow at, though SURELY explored somewhere rigorously (by a grown-up for goodness sake!) if not in Philosophy then in the shadowy realms of esoteric literature: "I theorised then that the true timeline, as opposed to the mysterious illusory one which makes up the progression of our day-to-day lives is the line which stretches between UNKNOWING and ENLIGHTENMENT. Unknowing here is the true past, and enlightenment is the true future." If you've read Kurt Vonnegut's Slaughterhouse 5 you may remember how when the alien life forms examine humans they see not distinct beings with two arms and two legs and a head, but centipedes. Centipede's which are physically linear amalgams of Grandfather/Grandmother/Father/Mother/Son/Daughter. Maybe it's because FAMILY (in the Italian sense) is such a dominant theme to my life that I can vibe with this, but consider your ancestral identity and question, am I really ANY DIFFERENT from them, am I not just the expression of the coordinates mapped out in the genes of my parents. Are we really "getting anywhere"? It's significant to Vonnegut's approach that the "aliens" came from space, not (then) confused by the diurnal and seasonal rotations with which we delineate our existence. My wife would disagree with me with this static time notion, she's a scholar of Bergson, his elan vital is still forward-flowing, though Bergson rails against the facile dimensions of clock time (famously explained away Xeno's paradox, which is the conundrum you face when "measuring" an athlete's movement along a stretch of track; the last metre at 25mph; the last centimetre at 25mph; the last millimetre at 25mph - the dude never crosses the finishing line). Anyway I'm not equipped with the proper tools to talk about the theory, unlike someone like Mark Fisher. I'll just sound like a wacko ;-D
HOWEVER, I've always thought the way music works backs up this "vision", THE PAST AINT HISTORY! In this sense "Enlightenment" (and thats where I come unstuck, who's to say what is "Enlightened"?) always constitutes the future, and is from time to time stretched a little further forward. In the same way the the past (unenlightenment) is pushed back by Justin Timberlake and Mike Batt. This version of time has it's pasts, presents and futures dispersed across the range of history. The whole terrain pocked with wormholes and quicksand.
22Enlightened"?) always constitut


Remarquez, toujours gentiment, que c'est un passionné : on devrait pas critiquer. Re-bad, bad me.
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Topless 

A en juger par les listes des best-sellers, les américains sont gros, les anglais sont des pleurnichards, les français ont moins de quinze ans. Et toutes les anglaises sont rousses.
Non plus sérieusement, les américains et les français sont aussi pleurnichards que les anglais, les anglais aussi gros que les américains, et tout ce beau petit monde bataille ferme pour avoir l'âge mental le plus bas de l'occident, même si les français ont quand même l'air de battre les records.
Ou pour mieux résumer, les américains se jettent sur les livres de regime, les anglais sur La nostalgie de l'ange (putain! qui m'a pondu ce titre, alors que le titre original, The Lovely Bones, était tout ce que le roman avait d'original !), et les français sur les BD, gauloises en particulier.
Bien évidemment, en France on n'a pas pu résister à l'attrait extraordinaire du livre qui fait pleurer dans les chaumière (tirez-moi une balle, s'il vous plait, s'il vous plait...), mais pour rattraper l'effet déprime immédiat, nous, aux moins nous nous jetons sur la psychanalyse maison (GUERIR LE STRESS, L'ANXIETE, LA DEPRESSION - David Servan-Schreiber -- Whouaaaa!--) plutôt que sur les gâteaux Macdo'.
Sinon, oui, la rentrée littéraire se fait entre Nothomb et Beigbeder, mais honnêtemment, tout le monde s'en bat l'oeil, non ?

Mais l'honneur reste sauf : alors que je n'ai vu qu'une seule critique importante d'elle et le portrait précédemment cité de Lire, Fatou Diome fait partie du top 10 d'Amazon et d'Alapage. Dans un pays qui vote à 20% pour le FN, le succès d'un récit sur l'intégration d'une immigrée africaine c'est plus qu'un bol d'espoir, c'est une révolution. Merci Fatou, merci acheteurs d'Amazon et d'Alapage.

France : top général : Auchan, Amazon.fr, Alapage, Fnac ; top littérature : Auchan/L'Express, Amazon.fr, Alapage, Fnac
GB : top général : Amazon.co.uk, Bookscan ; top littérature : Amazon.co.uk, Bookscan
USA : top général : Amazon.com ; top littérature : Amazon.com, New York Times Hardcovers, New York Times Paperbacks

La caravane passe, les chiens aboient /

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