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lundi, décembre 22, 2003

Je déménage ! 

Cette fois, ça y est, c'est le grand chambardement définitif. I'm moving the furniture ! Je quitte enfin mon enemi de toujours, j'ai nommé Blogger, et je repars pour de nouvelles aventures.
La Muselivre.blogspot est morte ! Vive La Muselivre.joueb !
La caravane passe, les chiens aboient /

vendredi, décembre 19, 2003

His Dark Stage 

As a Christian teacher, he sees the books as "anti-Christian propaganda" aimed at vulnerable youngsters; a kind of literary child abuse.

C'est curieux, mais je n'ai jamais entendu l'autre version : "As an atheist/agnostique/laic teacher, he sees the books as "Christian propaganda" aimed at vulnerable youngsters; a kind of literary child abuse." Pourtant, les livres pour enfants qui font l'apologie de la religion à tout bout de ligne, ça ne manque pas, sans même parler de CS Lewis et de Narnia. Il faut croire que les enfants athées/agnostiques/laïques sont moins fragiles et influençables que les croyants. Bleh !

Ce débat m'énnerve ; il m'a toujours énervé, mais il est relancé à l'occasion de l'adaptation de His Dark Materials en pièce à Londres. Monter une pièce athée à Noël c'est en contradiction avec l'esprit de l'époque ? Et ALORS ? Putain, est-ce qu'il existe encore des chrétiens vraiment encore assez cons pour croire que leur messie est né le 25 décembre ? Pour ignorer que le 25 décembre est une fête païenne reprise par l'Eglise pour ramener à elle tous ces pauvres petits moutons égarés de païens priant le Dieu Cornu ? Non, mais n'importe quoi !
Toujours est-il que le dernier attaquant en date de Philip Pullman a décidé de trouvé un nouvel angle d'attaque : le méchant Phili insulte directement la chrétienté et est trop lâche pour s'attaquer à l'Islam (peur du Syndrome Rushdie) ; j'aime bien la réponse de Pullman :

He also shrewdly points out that Pullman "is not bold enough to list Allah among the names attributed to the Authority," and suggests that "this omission signals the author's attempt to insulate himself" from the risk of a Rushdie-style fatwa. This barb refers to the passage in The Amber Spyglass where an angel says: "The Authority, God the creator, the Lord, Yahweh, El, Adoni, the King, the Father, the Almighty - those were the names he gave himself. He was never the creator. He was an angel like ourselves."
But Pullman has no patience with this kind of criticism. "Yes, I missed out the name Allah, but I also missed out Dieu and Gott," he says acidly. When asked if he's afraid of doing a Rushdie, he replies: "Okay, right, the next time it's reprinted I'll include the name Allah." He also points out that "he didn't call himself Allah - that's just an Arabic word for God. The names I give in the passage are just as offensive to Muslims, I hope, as they are to Christians."
[...] "But the point is," he stresses, "that the Muslim tradition follows on from the Jewish and Christian tradition and uses the same basic myth, which comes from the same monotheistic origins. All the other names I list cover Allah as well."

Qu'importe, la pièce se jouera quand même et d'après la première critqiue disponible, ce sera "le délice de la saison" (théâtrale). J'ai toujours du mal à imaginer des daemons et des ours en armures ("dressed in Japanese warrior robes" : heu..., ouais, faut voir quand même...) sur scène, et surtout, Will et Lyra joués par des gens de mon âge, beurk !
La page sur HDM du National Theatre est très bien, bourrées de liens, dont des liens vers tous les articles consacrés à l'adaptation théâtrale.
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jeudi, décembre 18, 2003

Sans parler des elfes 

The Icelandic sagas. Think spaghetti westerns on ice, with swords. Adventurous tales of lone fighters, outlaws, witch-like beauties, demon-ghosts, curses and revenge from generation to generation.

Cet article s'amuse à recenser les célèbres (mais jamais assez souvent précisée) sources du Seigneur des anneaux.

(Via MoorishGirl)
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Ecrire, c'est bon pour la santé 

Ouais... Faut voir ce qu'on écrit aussi.

(Via MoorishGirl)
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La chasse aux sorcières 

Nous nous imaginons que les croyances dans la sorcellerie sont antédiluviennes. En réalité, la majorité des persécutions sont le fait de la Renaissance. Pendant plusieurs générations, la démonologie existait aux côtés des sciences expérimentales, et presque personne ne se rendait compte de leur incompatibilité. Des membres éminents de la Royal Society, la plus grande institution scientifique en Europe à cette époque, croyaient aux sorcières. Beaucoup de réglementations européennes sur ce sujet se sont appliquées jusqu'au XVIIIe siècle. Mon héroïne consacre sa vie à se battre contre le Parliamentary Witchcraft Act de 1604, resté en vigueur jusqu'en 1736. Le triomphe du point de vue newtonien, avec une constellation d'autres facteurs, a provoqué la fin de la chasse aux sorcières, à l'image de la Renaissance se muant en «âge des lumières».
Gregory J. Keyes vient de publier un cycle, «l'Age de la déraison», dans laquelle apparaissent également Isaac Newton et Benjamin Franklin. C'est une mode ?
On les croise aussi dans Quicksilver de Neal Stephenson, paru cette année. Le siècle qui vient de s'écouler a été dominé par la science, et beaucoup d'intellectuels occidentaux s'évertuent à en définir la nature, le sens et le futur. A la remettre en question. Le débat a été particulièrement animé ces dernières années, avec des philosophes comme Jacques Derrida. Keyes, Stephenson et moi écrivons beaucoup de «science-fiction» et il était logique que nous ayons envie d'écrire de la «fiction sur la science».


Libération a une interview avec James Morrow (pour Le Dernier Chasseur de sorcières son dernier livre traduit en français), l'auteur de SF, à mon avis, le plus intéressant actuellement, auteur entre autres de la trilogie La trilogie Jéhovah. Deux autres interviews sont toujours disponibles :

J'ai voulu essayer de montrer l'arrivée de la science, la façon dont des hommes comme Newton et Descartes ont construit notre monde et la science occidentale. Mes personnages devaient comprendre mais il fallait également fournir des perspectives. La critique de la science inclue une certaine spiritualité. Il fallait donc un immortel, le livre de Newton. Les personnages ne pouvaient pas anticiper le monde, connaître les conséquences de leur histoire. Cette utilisation du livre narrateur m'était autorisée, en tant qu'auteur de science fiction. Par ailleurs, c'est une célébration des livres, une façon de montrer que ce ne sont pas seulement des objets, qu'ils ont une âme. Ils ont l'air vivant. Les enfants sont différents de leurs parents. Les livres grandissent de la même façon, selon leur propre voie et peuvent prendre leur propre indépendance. Ce ne sont pas des marionnettes. L'imagination est sans limite. Elle sert l'histoire, qu'on ne peut pas juger avec la raison seule. Le livre de Newton n'échappe pas à cette règle. Il protège la science, n'adhère pas avec le sentimentalisme, le romantisme. Il est obsédé par sa quête, tout comme Jennet et Newton qui exprimait sa folie " géniale " ainsi. Ensemble, ils anticipent et s'élèvent contre l'autodafé, par exemple. Le livre a donc aussi cette fonction de vue plus générale, au travers des siècles. Newton, lui, ne voulait pas abolir les lois contre la sorcellerie. Il a été l'investigateur, malgré lui, de tout le changement qui a suivi l'époque de cette histoire. Ses théories ont eu une vie indépendante de lui donc le livre a pu l'être et continuer son propre cheminement.

Dans deux des interviews, Morrow parle aussi du livre qu'il est en train d'écrire :
J'écris actuellement un livre sur les clones, dont le personnage principal est encore une femme, une scientifique. J'aime les personnages féminins. Il y a dans ce livre des connections avec Le dernier chasseur de sorcières, par une interrogation sur ces nouvelles techniques scientifiques. Mon personnage, Edwina, crée trois clones d'elle-même, parce qu'elle n'a jamais connu la maternité et qu'elle va mourir. Elle trouve un processus pour accélérer leur croissance et " met au monde " trois clones de cinq, onze et dix-sept ans. Elle sera donc mère, bien qu'en fait elle soit plutôt la sœur, pour un an, de trois enfants qui ne se connaissent pas. Elles sont physiquement normales mais n'ont aucune conscience. Celle de dix-sept ans est née à cette âge là. C'est une sorte de monstre, sans structure, sans morale. Un jeune homme finira par lui servir de professeur, en essayant de lui inculquer le bien et le mal. Elle deviendra donc un monstre moral. Il lui donne une conscience, un ego mais elle essaiera d'adapter le monde à sa propre morale. Il y a une référence à Frankenstein (et un peu à l'Ile du Docteur Moreau). Le titre sera, d'ailleurs, Prometheus Wept (référence au titre du roman de Mary Shelley, le Prométhée moderne et à un passage de la bible anglaise, Jesus Wept).

Miam !
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Blogue moi un livre 

Un ancien acteur de Star-Trek vient de signer un contrat de trois livres basés sur son échappée belle dans la blogosphère sur le sujet, oh combien hyper-ultra-méga-passionnant de son expérience... dans Star Trek. Un contrat de trois livres ? Misère, et moi qui croyais que Star Trek c'était enfin passé de mode.
Blogger, qui ne manque jamais une occasion d'aider ses petits utilisateurs avec des conseils -- à défauts de leur offrir des blogs qui marchent 24h/24h -- a bien évidemment fait une page qui recense tous les précédents bloggueurs qui ont tiré un livre de leur blog.
Mais maintenant, excusez-moi, faut que j'aille discuter du problème de mes futurs droits d'auteur avec Gallimard.
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Incipit : solution 

1 - Les Illusions Perdues, Balzac
2 - La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette
3 - Soie, Alessandro Baricco
4 - Le Décaméron, Boccace
5 - Le Festin Nu, William Burroughs
6 - TLON UQBAR ORBIS TERTIUS in Fiction, Borges
7 - Rosie Carpe, Marie N'Diaye
8 - The Hitch Hiker's Guide To The Galaxy, Douglas Addams
9 - A Rebours, Huysmans
10 - Micromégas, Voltaire
11 - Germinal, Zola
12 - Rldasedlrad les dlcmhypbgf in Jaune Bleu Blanc, Valery Larbaud
13 - Le Procès, Kafka
14 - Le Tour d'écrou, Henry James
15 - Robur le Conquérant, Jules Verne
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mercredi, décembre 17, 2003

Pour tous mes trop nombreux fans de "Un dimanche de fiancaille" 

Le film, avec un procès sur le dos, ne sortira probablement pas. Il ne se finira peut-être même pas. Alors arrêtez de venir chercher Tautou ici. Je fais une overdose.
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Premiers maux 

Comment qu'ça débute (des fois on s'demande)

Before I speak, can I say one thing? This Is My Voice, Jonathan Penner (incipit, bien sûr)

L’incipit est en soi une unité indéfinie. Sans délimitation a priori, le segment initial ainsi nommé reçoit, en pratique, une étendue variable. Selon les critères de reconnaissance et les besoins d’analyse, on le fait correspondre aussi bien à quelques mots qu’à plusieurs pages.
(Construire un monde : les phrases initiales de la " Comédie humaine " de Jean-Daniel Gollut et Joël Zufferey)
Frontière décisive de l’œuvre, seuil à double sens entre le monde et le texte, instant fatidique de rencontre des désirs de l’écrivain et des attentes du lecteur, l’incipit romanesque – « lieu littéraire par excellence », selon Italo Calvino – est une question cruciale dans la critique contemporaine, dont les contours restent cependant flous en l’absence d’une analyse globale.
(L'Incipit romanesque, Andrea Del Lungo)
Qui peut comprendre quelque chose à la douceur s'il n'a jamais penché sa vie, sa vie tout entière, sur la première page d'un livre ? Non, l'unique, la plus douce protection contre toutes les peurs c'est celle-là - un livre qui commence.
(Châteaux de la colère, Alessandro Baricco)

Saurez-vous reconnaître ces incipits ? J'ai laissé les textes anglais en VO, mais il y aussi un texte tchèque, deux italiens, et un argentin. Solution dans un prochain post.

1- A l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province.
2- La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec autant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri second
3 - Bien que son père eût imaginé pour lui un brillant avenir dans l'armée, Hervé Joncour avait fini par gagner sa vie grâce à une profession insolite, à laquelle n 'étaient pas étrangers, par une singulière ironie, des traits à ce point aimables qu'ils trahissaient une vague inflexion féminine.
4 - C'est chose humaine que d'avoir compassion des affligés cela sied à tout un chacun, certes, mais ceux-là surtout y sont obligés qui jadis ont eu besoin de réconfort et l'ont trouvé chez quelques-uns ; parmi eux, s'il en fut jamais qui aspirèrent à un tel apaisement, le tinrent pour précieux ou en ressentirent du plaisir, je suis du nombre.
5 - I can feel the heat closing in, feel them out there making their moves, setting up their devil doll stool pigeons, crooning over my spoon and dropper I throw away at Washington Square Station, vault a turnstile and two flights down the iron stairs, catch an uptown A train ...
6 - C'est à la conjonction d'un miroir et d'une encyclopédie que je dois la découverte d'Uqbar.
7 - Mais elle n’avait cessé de croire que son frère Lazare serait là pour les voir arriver, elle et Titi, que Lazare, frère aîné, aurait le bon goût de lui épargner l’attente inquiète et légèrement humiliante parmi la foule de vacanciers que des hôtes rétribués, eux, venaient chercher, surgissant de toutes parts avec leur grand sourire blanc et, aux pieds, leurs claquettes de plastique qui les annonçaient d’un bruit mouillé, et leurs bermudas sans soucis et leurs joyeuses chemisettes ornées d’injonctions humoristiques.
8 - Far out in the uncharted backwaters of the unfashionable end of the western spiral arm of the Galaxy lies a small unregarded yellow sun.
9 - À en juger par les quelques portraits conservés au château de Lourps, la famille des Floressas des Esseintes avait été, au temps jadis, composée d'athlétiques soudards, de rébarbatifs reîtres. Serrés, à l'étroit dans leurs vieux cadres qu'ils barraient de leurs fortes épaules, ils alarmaient avec leurs yeux fixes, leurs moustaches en yatagans, leur poitrine dont l'arc bombé remplissait l'énorme coquille des cuirasses.
10 - Dans une de ces planètes qui tournent autour de l'étoile nommée Sirius, il y avait un jeune homme de beaucoup d'esprit, que j'ai eu l'honneur de connaître dans le dernier voyage qu'il fit sur notre petite fourmilière; il s'appelait Micromégas, nom qui convient fort à tous les grands.
11 - Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. 12 - Il y a quelques jours, étant de passage à Nantes, au retour d'une excursion à Belle-Île, j'ai lu, dans un journal de Paris, que j'allais publier un livre formé de plusieurs nouvelles dont une, la dernière, était intitulée « Rldasedlrad les dlcmhypbgf ».
13 - Quelqu'un avait dû calomnier Joseph K. car, sans avoir rien fait de mal, il fût arrêté un matin.
14 - The story had held us, round the fire, sufficiently breathless, but except the obvious remark that it was gruesome, as, on Christmas Eve in an old house, a strange tale should essentially be, I remember no comment uttered till somebody happened to say that it was the only case he had met in which such a visitation had fallen on a child.
15 - " PAN !... PAN !... " [Aha ! Je vous jure que c'est le vrai début d'un livre d'un très célèbre auteur français !]
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Autodafons ! 

Les jeux vidéos influencent nos enfants ! Brûlons Resident Evil !
Les films influencent nos enfants ! Brûlons Orange Mécanique, Scream et Tueurs-nés !
Les livres influencent nos enfants ! Brûlons Isaac Asimov !
?????????????????
An article in the Guardian, the British newspaper, speculated that "Foundation" may have also influenced Osama bin Laden and al-Qaida. It related claims that "Foundation" had been translated into Arabic under the title "al-Qaeda" -- which means the base or foundation -- and that bin Laden might have identified with the idea of a small group of rebels fighting against a decadent evil empire. This speculation has not, however, been widely accepted. It isn't even clear that an Arabic version of the novel was ever published.

Où vous apprendrez* également que Conrad influence les poseurs de bombes et que L'attrape-coeur (mais c'est un fait connu depuis longtemps) est la cause de la mort de John Lennon.

Anthony Burgess, insisted that there was no definitive proof "that a work of art can stimulate antisocial behavior ... the notorious murderer Haig who killed and drank [his victims'] blood said he was inspired by the sacrament of the Eucharist. Does that mean we should ban the Bible?" [plus tard, Burgess a changer d'avis, néanmoins]

Brûler la Bible ? Ah, quelle bonne idée ! Ca nous changera de tous ces fous qui brûlent HP et His Dark Materials (A la Croisée des Mondes).

(*Pour voir l'article, il faut supporter une petite pub en cliquant sur Free day pass)
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mardi, décembre 16, 2003

Bah, c'était le majordome l'assasin ! 

En parlant de séquelle, Laurence Cossé a vaguement fait une suite (Le 31 du mois d'août) à l'histoire (toujours pas prouvée) de la voiture qui aurait heurtée celle où se trouvait Diana, mais elle n'arrive pas à la cheville de ce nouveau livre : Diana survit, se cache aiu Pakistan, devient la réincarnation de Mère Théresa, revient sauver son fils, bla bla bla...
Y'a des gens qui ne savent plus quoi inventer ! Alors finalement, si Diana doit mourir, ce sera sans doute à la Agatha Christie : The Butler did it !
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Vous avez le droit d'aimer les livres pour enfants, mais... 

I am not of the school that says children's books are automatically less sophisticated than adult ones. Many, many books of the chick lit variety are at exactly the same level of linguistic nuance and complication as Harry Potter, and substantially below that of His Dark Materials. But the question remains: why weren't these people embarrassed? They'd be ashamed to suck a dummy walking down the street or to order off a kids' menu. Why aren't they ashamed that the fictional world into which they dive 35th most pleasurably is the one in which there's this really poor kid, right, and he wins a trip round this chocolate factory and all these amazing adventures happen?
[...] This nation is relentlessly childish and dresses 15 years too young for its age


Je vous laisse devinez de quoi parle la dame.
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A la recherche de la fausse vraie BD qui a vraiment existé dans le monde parallèle des années 40 de son imagination 

Michael Chabon est un passionné de BD. A tel point qu'il a écrit un roman se passant dans les années 40 mettant en scène deux créateurs d'un comic américain, The Escapist, avec super-héros et tout le tra la la, fonctionnant (il me semble) comme une métaphore de la résistance au nazisme. Au passage le livre, Les Extraordinaires aventures de Kavalier et Clay, a remporté le prix Pulitzer.
Ce ne devait pas être suffisant pour notre petit écrivain de génie qui a décidé de se lancer dans un nouveau concept : le BD-préquelle-séquelle-produit dérivé.
Sort donc maintenant aux USA, Michael Chabon presents... The Amazing Adventures of the Escapist ¤1, rescapé de l'oubli où il était tombé dans les années 40 (sic), grâce aux patientes et fructueuses recherches de Mister Chabon himself :
"When I first began my research into the careers of Joe Kavalier and Sam Clay, their classic creations had lapsed into near-total obscurity. I'm delighted and very grateful that Dark Horse has decided to breathe new life into these grand old characters."

Dadum, dadum, dadum...
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Même les écrivains devraient assurer un service minimum 

Comme se rappeler de ce qu'ils ont écrit par exemple. De toute évidence, c'est une conception du métier qui échappe totalement à Stephen King :

After reading the plot synopsis, I sort of remembered it, but, then again, maybe it just sounded like something else I wrote. After your 50 or 60th one, it's all kind of a blur. But if I had to venture a guess, I'd say I probably did write The Tommyknockers. It sounds like my kind of thing, what with this invisible evil being unleashed on a town full of innocent people and all.
To be honest, that wouldn't be the first time I'd forgotten one of my books. I'm usually pretty good about remembering the early stuff, like Carrie and The Stand and so forth. And I never forget my most recent one. It's those middle-period ones, though, that always seem to slip my mind. Like, what's that one about the writer who uses a pen name, and then the pen name develops into this evil, Mr. Hyde-type alter ego and commits a brutal murder? The Dark Tower? The Dark Zone? I'm pretty sure it's the "Dark" something, but I could be wrong.
Oh, and then there was that one about the werewolf. I honestly don't remember anything about that one, except that there was some kind of killer werewolf attacking a whole bunch of people. Hopefully, no one will ever mention that one at a book signing, because I don't think I could fake it for even a minute. Like I said, it's all a big blur after a while.


Peut-être que le problème, ce n'est pas vraiment son âge. Peut-être qu'il écrit simplement trop. Et puis de toute façon, comment voulez-vous que son cerveau se souvienne de quelque chose auquel il n'a pas participer ?

(Remarquez, j'aurais écrit Les Tommyknockers, moi non plus j'voudrais pas m'en rappeler)
(Via Bookslut)
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Oh, la vilaine petite farceuse ! 

Certains bloggueurs prennent leur pied à inventer des rumeurs : dans la blogosphère littéraire -- plutôt réduite quand même --, ce n'était pas encore arrivé. Mais youki ! réjouissez-vous ! Maud Newton vient de lancer la mode : en voulant faire rire tout le monde en publiant une fausse dépêche Yahoo! écrite par un ami à elle, elle a fait croire (malgré elle, dit-elle) que Madonna prenait des cours d'université en espérant avoir un diplôme de lettres mention "women's studies, gender and queer theory".
Madonna has already put in her application at Oxford University, and is expected to start attending classes during the Spring Semester. "I've spent a lot of my life doing things for myself, but I want to give back to other people, my children, my supporters. My ultimate goal is to do what I've always done, but to do it better, with more authority. I want to be a teacher."
"But grade school or high school? No. At the university level? Yes, that is something that I have become more interested in as I've gotten older and matured. It is also something that I think I am more prepared to do."
Madonna is in interested in studying Maxine Hong Kingston, Jeanette Winterson, and photographer Cindy Sherman who the future Dr. Madonna has donated money for to her exhibit at the MOMA in 1997. "I want to be more like Judith Butler than like Michel Foucault."

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Moi j'en connais un à qui le résultat va quand même faire plus ou moins plaisir 

Vous avez cette liste de livres, éclectique je vous l'accorde (je la mets dans le désordre pour faire durer le suspense) :

Winnie the Pooh, AA Milne
The Lion, the Witch and the Wardrobe, CS Lewis
Catch-22, Joseph Heller
Gone with the Wind, Margaret Mitchell
The Lord of the Rings, JRR Tolkien
Nineteen Eighty-Four, George Orwell
Wuthering Heights, Emily Brontë
Pride and Prejudice, Jane Austen
Jane Eyre, Charlotte Brontë
Birdsong, Sebastian Faulks
His Dark Materials, Philip Pullman
The Catcher in the Rye, JD Salinger
Great Expectations, Charles Dickens
Rebecca, Daphne du Maurier
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, Douglas Adams
Harry Potter and the Goblet of Fire, JK Rowling
Little Women, Louisa May Alcott
To Kill a Mockingbird, Harper Lee
The Wind in the Willows, Kenneth Grahame
Captain Corelli's Mandolin, Louis de Bernieres
War and Peace, Leo Tolstoy

Vous ne savez pas vraiment quoi en faire ; vous êtes une émission de télé anglaise après tout : le papier vous donne de l'urticaire. Vous allez donc demander à votre public -- public d'émission de télé, celui, donc, qui lit le moins de livres -- de départager tous ces joyeux participants et d'en tirer un audacieux top 5. Je répète audacieux.

A la sortie, évidemment, vous avez ça :

1. The Lord of the Rings, JRR Tolkien
2. Pride and Prejudice, Jane Austen
3. His Dark Materials, Philip Pullman
4. The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, Douglas Adams
5. Harry Potter and the Goblet of Fire, JK Rowling

6. To Kill a Mockingbird, Harper Lee
7. Winnie the Pooh, AA Milne
8. Nineteen Eighty-Four, George Orwell
9. The Lion, the Witch and the Wardrobe, CS Lewis
10. Jane Eyre, Charlotte Brontë
11. Catch-22, Joseph Heller
12. Wuthering Heights, Emily Brontë
13. Birdsong, Sebastian Faulks
14. Rebecca, Daphne du Maurier
15. The Catcher in the Rye, JD Salinger
16. The Wind in the Willows, Kenneth Grahame
17. Great Expectations, Charles Dickens
18. Little Women, Louisa May Alcott
19. Captain Corelli's Mandolin, Louis de Bernieres
20. War and Peace, Leo Tolstoy
21. Gone with the Wind, Margaret Mitchell

Je récapitule : des tri-et autres- logies, des livres pour enfants, des livres fantastiques, ou des livres adaptés au cinéma ou à la télé. Comme dirait l'autre, que penser d'un concours où le présentateur fait gentiment remarquer que His Dark Material (A la Croisée des Mondes) est désavantagé parce qu'il n'a pas encore été porté à l'écran ? Misère...
Le résultat est celui que l'on pouvait en attendre :
According to the online booksellers Amazon, sales of DVDs and videos of the featured titles have increased far more than sales of the books. Sales of the book of Catch-22 went up by 24 per cent, sales of the 1970 film by 1,500 per cent. Sales of Captain Corelli's Mandolin went up 155 per cent, sales of the movie by 1,533 per cent.

Mais de toute façon, je ne vois pas à quoi on s'attendait de la part d'un tel public : ils avaient les soeurs Brontë, Dickens, Tolstoï et Heller, mais parmi les classiques, ils ont pris Austen. J'adore Jane, mais elle doit se retourner dans sa tombe de savoir que son roman a été choisi parce que dans la version télé de la BBC, Colin Firth montrait ses jolies, mignonnes, adorables petites fesses.
Et puis si je peux me permette de mettre mon grain de sel : ce Harry Potter-là ? Quelle foutaise !

Allez, et encore merci pour le poisson.
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L'ennui, quel plaie quand même ! 

RB: So is there a deep or deeper reason why you write or that you attach to literature?
PC: I don’t want to be bored.
RB: You don’t want to be bored?
PC: [laughs] I don’t like being bored. In the beginning, as a young and ignorant man in my early 20s I discovered there were such beautiful things in the world like As I Lay Dying, for instance, and Ulysses. The thought that one might actually make something very beautiful, that had never existed before was really what I wanted to do. And in the end, that’s what I want to do. I would like to make something that is new and is beautiful. I may have – to the reader – more obvious obsessions. Things that I do. But I think that’s what sustains me and what excites me. I might make something new and that I hope might be beautiful.


Une interview (très longue) de Peter Carey, récemment primé Meilleur Livre Etranger, à propos de son dernier livre : My Life As a Fake.

(Via Maud Newton)
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Le dernier des vrais pirates 

Alleluïa ! Enfin a été trouvé la source d'inspiration du Capitaine Crochet !
Hein ?
Ben, oui, voilà la dernière théorie à la mode : 1900, la Belle Epoque, tout le tra la la, J.M. Barrie, futur auteur de Peter Pan, s'amuse beaucoup avec les quatre fils de la tante de Daphné Du Maurier (suivez, bon sang !). On sait déjà qu'ils inspireront plus tard les Enfants Perdus de la pièce, puis du livre que Barrie en a écrit. Ce qu'on ne savait pas, c'était que Barrie, grand enfant qui s'ignorait (mais les spécialistes, eux, n'en ignorent rien : il a un costard tout taillé, déjà, le pauvre James), avait l'habitude de se déguiser pour jouer avec les gamins : et, oh, miracle, merveille, rendez-vous compte de la découverte du siècle que nous faisons-là ! : Barrie s'était un jour déguisé en pirate.
Un album de photo a été retrouvé dans des papiers de la famille Du Maurier représentant Barrie faisant le couillon en dentelles. Oui, la photo n'est pas claire, mais puisqu'ils disent que c'est lui, et que c'est un pirate... Il a une épée, c'est déjà ça...


Personne n'a l'air de se dire qu'il s'est peut-être déguisé ainsi parce qu'il n'avait rien trouvé d'autre pour se déguiser. Et surtout, personne n'a l'air d'avoir réfléchi au fait que ce déguisement, endossé quatre ans avant même décrire la pièce Peter Pan ne pouvait pas avoir inspiré le Capitaine Crochet qui n'a été inventé qu'après-coup par Barrie, pour remplir les blancs de sa pièce : il n'avait pas besoin d'un personnage de méchant, puisque pour ça il avait Peter Pan lui-même.
According to Andrew Birkin, author of ''J. M. Barrie and the Lost Boys,'' ''it was only due to the prosaic necessity of a 'front-cloth scene' to give the stagehands time to change the scenery . . . that Hook was conceived at all.'' An interlude on a pirate ship was added and Hook (''O man unfathomable,'' wrote his creator) was born. An expert dramatist like Barrie, already rich from a string of hit plays and books, knew his yarn needed a bad guy, but he thought he already had one: Peter himself. Birkin writes that among the over 700 notes for ''Peter Pan'' discovered in the 1980's was one reading ''P. a demon boy (villain of story).''

Pfff, toutes ces petites illusions qui volent en éclat : bad bad me !

PS : N'oublions pas de préciser que la découverte de ce détail hyper important arrive à point nommé pour
a) le centenaire de la pièce (écrite avant le roman, ce qu'on sait moins en France)
b) la sortie du film Peter Pan à Noël
c) la sortie d'un film sur la vie de Barrie début 2004 avec Jonny Depp (oui, il les fait tous ces rôles-là) de grand gamin attardé dans l'âge adulte
Ah, un peu de marketing, c'est fou comme ça peu faire du bien

PS2 : on peut toujours se dire que la découverte de ces vieux papiers n'aura pas servi à rien. On aura au moins retrouvé le manuscrit de Rebecca de Daphné du Maurier. Youki ! Quoi ? c'est moins glamour que les pirates ? Que Nenni ! Rebecca aussi c'était une garce qui adorait les bâteaux.
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lundi, décembre 15, 2003

Parce que, snif !, on a quand même envie d'aimer le dernier Tristan Egolf 

On va voir ceux qui, malgré tout, lui on trouvé de l'intérêt.
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Google Keywords Contest : Palme d'or 

Voici nos finalistes pour la très célèbre palme :

journaliste critique de but 20ème siècle en france (but de foot ?)
"livre graphique" sur l'amour (en sachant que je suis la seule réponse)
imitateur general de gaulle (heu ? 'Je vous ai compris ?)
Le vol a l'étalage (encore, mais celle là elle est mignonne avec sa petite faute d'orthographe -- en plus il est venu 2 fois)
rotten cherchez l'erreur (cherchez bien même)
ben affleck l'oréal télécharger (je suis aussi la seule réponse : tu m'étonnes...)
histoire d'autant en emporte le vent de JANE EYRE (hahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaha !!!!!!!!!!!!!!!!!!)
nicolas rey nu (Rey étant, je le rappelle, un écrivain, et non une playmate de Playboy)
batman fanfiction (tiens, c'est vrai ça, j'en ai jamais vu...)
confitures elfique (quoi ? c'est plus lesbienne elfique ? putain ch'uis déçue !)
vente+corset+victorien+paris (petit pervers d'allemand, va)
"long résumé " "Peter Pan" -disney (ben tu vois y a le capitaine crochet y fait ça avec son crochet et peter y fait ça avec son épée et wendy elle crie et elle fait ça avec le nounours de john et puis y a aussi le chapeau haut-de-forme mais je sais pus à quoi y sert...)
Toutes les véritées sur Star academy 3 (surprenant que tu sois arrivé chez moi, puisqu'il n'y a même pas de réponses à ta recherche : comment ça, il n'y a pas de secrets dans star Ac 3 ? et le fait qu'Elodie soit un homme, c'est pas un secret du feu de dieu ça ?)
blog lyon alain (demandez à brice, il sait peut-être)

Moralité : moins sur ton blog tu écriras, plus de partout les cons viendront

Réjouissons-nous plutôt de cela :
blog littéraire

PS : le grand gagnant étant bien sûr histoire d'autant en emporte le vent de JANE EYRE (hahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaha !!!!!!!!!!!!!!!!!! arrêtez, je vais m'étouffer)
La caravane passe, les chiens aboient /

On ne doit pas avoir la même conception des mots "mauvais" et "germanopratin" 

Reçu par mail :

Chère "Heileen",
Le comité directeur du CEMaPi (Centre d'Etudes Mazarine Pingeot, un blog et un site web consacrée à l'oeuvre littéraire de Mazarine Pingeot) souhaite porter son existence à votre connaissance. Il nous a en effet semblé que votre blog, bien que dynamique et mis à jour, n'aborde pas (encore?) l'oeuvre de cette écrivaine française.
Vous priant d'accepter nos sincères salutations,
Pour le CEMaPi,
Son directeur honoraire


Pouf, pouf, pouf

Cher Monsieur sans le moindre nom,
Je vous remercie de l'attention que vous me portez, mais, non, merci, je m'en passerais très bien.
Le CLDLaMu (Comité Littéraire De La Muselivre) souhaite porter à votre connaissance qu'il n'apprécie pas du tout les efforts littéraires de Mademoiselle Mitterrand fille qui a dans son petit doigt autant de talent pour l'agencement des mots que son père a de belles années à vivre devant lui. Par ailleurs, ses interventions télévisuelles particulièrement bêcheuses et peu inspirées ont la don d'énerver la peu patiente directrice littéraire unique et non honoraire de ce petit blog.
De plus, le CLDLaMu tient à préciser pour tous les nombreux petits malins qui auraient, eux aussi, à l'avenir, l'intention de faire profiter la directrice de cette publication des goûts littéraires qu'elle devrait avoir que
a) cette démarche grossière n'a aucune chance de fonctionner pour la bonne raison qu'elle est grossière et que la Muselivre n'est pas contre un peu de subtilité dans ce monde de brutes,
b) la Muselivre, outre qu'elle ne lit que ce qu'elle veut, est plutôt porter sur la littérature étrangère, et ce serait bien de s'en informer à l'avance avant de faire la moindre démarche de cet ordre que d'ailleurs je refuserai,
c) la Muselivre n'est pas un magazine littéraire : je ne reçois pas de livres gratuitement (j'aimerai bien d'ailleurs) pour en faire la critique pour un public ébaubi qui n'attendrait que ça. Me faire de la pub est donc tout à fait déplacé. Allez donc embêter Lire et Télérama
d) La Muselivre a horreur, et j'insiste sur ce terme d'horreur, qu'on lui fasse savoir ce qu'elle DEVRAIT lire. Je pense que je le sais parfaitement, merci pour moi.

Vous priant d'accepter mes plus sincères, et j'espère dernières, salutations,
Pour le CLDLaMu,
Sa directrice blogosphérique
Heileen (sans les guillemets, merci)
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Voilà ce que arrive quand ni le traducteur, ni la maquettiste n'ont le temps de faire leur boulot 

Des fans français d'Harry Potter ont entrepris de faire la liste exhaustive (régulièrement remise à jour) des fautes de frappes, de langue, d'accord ou de concordances de temps que l'on trouve dans la version française du tome 5 (en gardant à l'esprit qu'il l'ont aussi lu en anglais, et savent donc parfaitement quand les fautes sont dûes à ce pauvre Jean-François Ménard -- 14 heures de traduction par jour, quand même -- et non à J.K.).

Moi, quand je l'avais feuilleté, j'avais déjà trouvé que l'impression était minable : baveuse, surtout. Maintenant je sais que c'est un torchon de 1 000 pages. J'attendrais donc finitivement la version poche : au moins, dans ma copie en anglais, je sais pourquoi j'ai ces problèmes... Les alléas du piratage...
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Où il y a beaucoup de sourcils froncés et de petits cris d'horreur 

Les nouvelles réformes de l'orthographe, petit récapitulatif : comment vous devriez écrire depuis treize ans (1990) sans le savoir.

Je les déteste toutes : supprimer les accents circonflexes ?!! Mais ils sont malades !!!!!!!!!!!!

(Via IokanaaN)
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samedi, décembre 13, 2003

Miscellanées 

Un profil d'A.S. Byatt en dernière page du Monde : elle écrirait sa Recherche du Temps Perdu !??!
Sur la même page, la traduction du discours du Nobel de Coetzee, allégorie sous les bons auspices de Robinson Crusoë.
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vendredi, décembre 12, 2003

Jolie photo et manches-gigot 


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La mort du p'tit cheval 

Poets die sooner than playwrights. Playwrights die sooner than novelists. And novelists die sooner than nonfiction writers, according to a study by James C. Kaufman, PhD, of California State University.

Mince ! Et si on est les trois à la fois ?

Le seul extrait disponible en ligne précise :
Although several investigations have found that poets tend to die younger than other types of writers, these studies often do not take into account variables of gender and culture. This study examines 1,987 deceased writers from four different cultures: American, Chinese, Turkish, and Eastern European. Both male and female poets had the shortest life spans of all four types of writers (fiction writers, poets, playwrights, and non-fiction writers), and poets had the shortest life spans in three of the four cultures (and the second shortest life span among Eastern European writers).

Les poètes mourraient plus jeunes parce que :
a) ils souffrent plus de maladies mentales, donc, sont plus autodestructeurs.
b) ils deviennent célèbres plus jeunes (et ça, c'est bien connu, la célébrité à quinze ans, ça tue...)
c) la fiction, la poésie, etc. est une pratique solitaire (lisez entre les lignes masturbation de l'esprit), et rester seul devant ça page blache, ça tue aussi sûrement que la morsure du mamba "Uma Thurman" noir (l'ennui, cette arme de destruction massive inconnue)

Conclusion de l'étude : elle se veut une aide pour les poètes et les professionnels de santé pour en apprendre plus sur "l'impact négatif de l'écriture poétique sur la mortalité et la santé" (arf ! c'est encore plus beau en anglais : "negative impact of writing poetry on mortality and health")

(Via The Elegant Variation -- le nombre de fois où je lui ai fait de la pub en quelques jours ; vous y êtes allés, au moins ?)
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Je suis pas sûre que les Hollandais ont tant besoin que ça qu'on les force à lire 

For the nation's book lovers and those yet to be converted, publisher Lemniscaat freely distributed 7,000 books in trains operating between Rotterdam and Groningen and from Haarlem to Maastricht on Monday morning.
[...] The intention is that travellers read the books on the train and leave them there so that they circulate through to fellow commuters. But Lemniscaat, which is celebrating its 40th birthday — has accepted the risk that some people might decide to take the books home.
[...] "But I can imagine that if you have started a book and you enjoy it, you will want to take it home. Take it home then, but bring it back to the train the next time."
[...] The publisher said its publicity stunt was aimed at promoting the reading of books in the train, but admitted that as the festive season approached, it was well-timed action.

Sachant que les Pays-Bas est un pays où on lit tant que le premier roman de Donna Tartt, Le maître des illusions, a été acheté par une personne sur vingt (du coup, son second livre y a été publié en exclusivité avant les USA), je ne suis pas sûre que l'opération était nécessaire. A part pour se faire une pub en or.
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Que savez-vous de l'année 2003 ? 

Allez tester vos connaissances (que je sais ridicules) en matière d'anecdotes littéraire anglo-saxonnes. J'ai eu 8/10 : raté la 3 et la 8.

(Je suis méchante avec vous ? Moi ? Jamais...)
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Vous êtes toujours perdu dès que vous rentrez dans une bibliothèque ? 

La faute à Dewey. Qui a inventé le très bon, mais souvent presqu'incompréhenssible Système Décimal de Dewey. On fête son anniversaire cette semaine (sachez que pour les bibliothèquaires, Dewey est le seul et unique Dieu sur lequel se repose tout l'univers connu -- d'où l'importance de noter son anniversaire).
Amusez-vous en allant cliquer sur le lien en bas de cette page : "A quoi ressemble cette page vu par les Yeux d'un Bibliothéquaire" (What does this page look like through a Librarian's Eyes?).

(Via Maud Newton -- mon seul et unique Dieu sur lequel bla bla bla)
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Ca c'est vraiment une saloperie 

Kourouma serait mort sur la table d'opération pendant qu'on lui enlevait une tumeur bénigne.

Edit : un très bon chat sur internet de Kourouma, datant de la sortie d'Allah n'est pas obligé.
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La littérature ou la vie ! 

L'écrivain Jean Failler, auteur de "Mary Lester", reine du polar breton dit "de proximité", a annoncé vendredi sa décision d'arrêter la série après sa condamnation en appel pour atteinte à la vie privée d'une plaignante.
[...] La cour d'appel de Rennes a ordonné vendredi à l'éditeur d'un roman policier de Jean Failler, mêlant fiction et réalité et intitulé "Le renard des grèves", de supprimer de l'ouvrage des passages jugés attentatoires à la vie privée d'une plaignante présentée dans le livre comme une ex-prostituée.

Zut alors, si on ne peut même plus se permettre de dire du mal des gens dans les livres, mais où va la littérature !
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Chers visiteurs 

J'apprécient toujours autant que vous soyez des centaines de milliers à venir visiter ce petit blog sans intérêt, mais pour l'intérêt de l'évolution de la science de la découverte des blogs, j'aimerais bien que vous veniez voir le NOUVEAU blog de temps en temps. Bon pour le moment, les infos y sont les mêmes, à peu de choses près, mais cela vous permettra de ne pas oublié de penser à bientôt (mais peut-être pas tout de suite) actualiser votre lien vers moi (si vous en avez un), et sutout, surtout, me dire ce que vous en pensez. Très important, ça, puisque le site est à l'essai, et qu'on essaie de le rendre aussi parfait que possible avant de le lancer définitivement comme blog officiel.

Alleeeeeezzzzz, venez quoi !
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Et prix d'abord... 

Le prix du Meilleur Livre Etranger a été attribué à Peter Carey pour Véritable histoire du gang Kelly.
Par le passé, ce prix, créé en 48 ou en 50 (les avis divergent, et comme je n'ai trouvé nulle part, et c'est bien dommage, des listes complète des primés, on ne sauira jamais) a récompensé Pastoral américaine de Philip Roth, Mon nom est Rouge d' Oran Pamuk, Testament à l'anglaise de Jonathan Coe ou encore Le médecin personnel du roi de Per Olov Enquist. Quatre bijoux que j'ai dévoré. Ce prix est le meilleur qui existe en France.

Le roman de Peter Carey a reçu le Booker Prize il y a deux ans, ainsi que le Commonwealth Prize.
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"La mer, c'est tout juste bon pour ceux qui se contentent d'une vie de chien" 

Deux bonnes critiques (PDF, p. 5, blablabla) pour Boy, de James Hanley, roman qui si ça continue, va peut-être bientôt finir sur ma table de nuit à me faire de l'oeil.
Longtemps plus connu pour avoir fait partie de ces romans anglos-saxons (Ulysse de Joyce, Lolita de Nabokov, les oeuvres d'Henry Miller) censurés et interdit de publication dans leur pays d'origine et publiés en France (où ils auraient aussi été censurés si les censeurs français avaient su parler anglais...). Mais c'est avant tout (en fait, comme Ulysse et Lolita, ce n'est pas un livre aussi choquant que le dit la rumeur) une histoire maritime et un roman sur l'enfance, inspiré de la vie de l'auteur.
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"J'ai peur" 

Ce qui est beau, rare et remarquable dans le parcours de l'écrivain, c'est cette ligne de conduite inflexible, cette morale littéraire et -- indissociablement -- civique, politique, historique et sexuelle ; une morale presque puritaine.
[...] le lecteur assiste à une véritable mutation et métamorphose personnelle du langage. Il est, au fil des textes et de l'avancée du travail textuel de l'écrivain, de plus en plus lâché dans une langue scandaleuse, une langue chamboulée et révolutionnée, à la limite (dépassée) de la lisibilité, une langue qui cherche une nouvelle inscription du sens dans la sonorité des mots.
[...] Dans un texte datant de 1977, Pierre Guyotat, qui n'a jamais reculé, c'est le moins qu'on puisse dire, devant l'évocation et la conjuration de la violence remonte à la source de son inspiration et de son travail d'écrivain : "J'ai peur parce que je n'ai ni de haine ni de mépris pour personne. J'ai peur parce qu'écrire me sépare de la horde. J'ai peur parce que je peux encore tourner autour de ma folie. J'ai peur parce que j'ai de plus en plus peur de me retourner sur ce que je viens d'écrire, comme si peut-être je craignais de faire disparaître ainsi le seul objet, la seule durée avec lesquels je sache encore tenir le souffle. J'ai peur, mais cela depuis toujours, j'ai peur pour les autres. Peur pour leur sécurité."


Le Monde des Livres a un assez bon profil (toujours en PDF, page 5) de Pierre Guyotat, à l'occasion de la ressortie d'un de ses livres en Folio. Moi, je n'ai lu de lui que (mais c'est son plus célèbre) Tombeau pour cinq cent mille soldats. C'est un roman très beau, mais très violent et très sexuel qui retrace la deuxième guerre mondiale et surtout le génocide juif à travers l'histoire d'une espèce de monde imaginaire. C'est spécial, mais vraiment, je le conseille à quiconque aime la vraie très bonne littérature :
Michel Leiris écrira : « J’ai dit avoir apporté Tombeau pour cinq cent mille soldats à Picasso, tenant absolument à ce qu’il en prenne connaissance. Cela ne me serait pas venu à l’esprit si je n’avais considéré que ce livre présente un intérêt littéraire assez grand pour qu’un homme engagé aussi constamment dans son travail que l’est Picasso passe quelques heures à le lire».
Jean Paulhan déclare : « Monsieur Guyotat n’est pas sans génie. C’est un génie quelque peu brutal et systématique, mais qui mérite d’être encouragé ».
Dans Le Nouvel Observateur, l’écrivain et sociologue Jean Duvignaud se fait l’interprète de beaucoup en écrivant : « Voici un livre qui a déjà été discuté avec passion avant même d’avoir été publié [...] il s’agit d’un poème épique en prose, d’un pamphlet lyrique, d’un de ces ouvrages « incasables » qui ne ressemblent à aucun mais bouleversent la littérature... » ; « [...] on rencontre rarement chez un écrivain de vingt-cinq ans une aussi grande maîtrise dans le déchaînement de la violence et le contrôle des cauchemars – sauf chez Miller ou chez Lawrence. » ; « [...] il y faut le talent (disons le talent par pudeur) pour contrôler cette fantastique hystérie de la violence et du désir [...] » ; « [...] les jeux de la sophistique critique sont réduits à néant quand paraît une œuvre comme le Tombeau. »

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J'écrirai ce que je veux ! 

I had a lot of people offer me material during that time -- stories of bitter divorces and battles with cancer, tales of wartime starvation and midnight border crossings. Write what you know -- my nonwriter and even nonreader friends had all heard it, and they were trying their best to quickly fill my cup of experience. I'd heard the credo, too, in almost every writing class I'd ever taken, but had never liked it. Learning to "write" seemed a lot easier than sorting out "what you know." What did I know? The question seemed so cosmic, so utterly deathbed. All I knew was that I had no interest in writing autobiographically, partially because nothing in my past seemed to demand representation, and partially because I'd never been comfortable exploring my personal life in a public forum. So I crossed my fingers and thought: If I know anything -- about people, about emotions, about life -- surely it will seep, or at least trickle, into whatever material I choose. [...] In the end, I would spend two years writing a novel set entirely before I was born, in a place I'd never set foot.
I was a bit daunted, knowing, as I toiled away in my research, that so many great writers had begun their careers with semi-autobiographical novels: Thomas Wolfe's Look Homeward Angel, James Baldwin's Go Tell It On the Mountain, F. Scott Fitzgerald's This Side of Paradise, Henry Miller's Tropic of Cancer, D.H. Lawrence's Sons and Lovers. Men wrote their first books about, well, younger men in similar hometowns; women wrote of girls who looked and talked like them. And if they didn't use autobiography, most of my literary idols had at least used familiar places. In The Sun Also Rises, Hemingway drew on his knowledge of Paris and Spain; Styron set Lie Down in Darkness in his native Newport News, Va.
It seemed a rite of passage, a corner I was cutting that I would eventually have to justify.
The result of this long tradition of autobiographical debuts is that journalists and readers love connecting the literature-and-life dots. You wrote a novel about immigrants and your parents are immigrants? Your hero journeys to Poland where you, yourself, traveled several years ago? Aha! With me, interviewers get stuck asking why I chose to write about two women: I guess because I am a woman? (Saying it's a simple 50-50 choice would really be raining on the autobiographical fiction parade).


Et c'est ainsi que l'autofiction est devenue un rite de passage...
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Slpeen idéal 

Une fascinant rétrospective de tous les auteurs qui, aux court des siècles, se sont mis à la drogue, pour leur plaisir personnel, ou parce qu'ils étaient convaincus qu'elle améliorait leur art :

After the French occupation of Algeria in the 1830s, hashish was introduced to bohemian and artistic Paris. The Paris hashish users resembled the Californian potheads of the 1960s in their idealism, poses and self-indulgence. "We were troubadours, rebels," said Flaubert, "above all we were artists." He and his contemporaries used hashish as part of their rebellion against middle-class conventions and industrial capitalism - what he castigated as "the shrivelled runt of human aspirations" typified by "railways, enema pumps, cream cakes and the guillotine". Parisian hashish smokers and eaters remained subversive types. As late as the 1870s, Arthur Rimbaud smoked hashish during the defiant phase of his adolescence when he was contemplating becoming an urban terrorist.
Balzac claimed to have "heard celestial voices and seen heavenly paintings" after sampling hashish, but it was Flaubert who published an irresistibly sexy account of drug taking. In L'Education Sentimentale he became the first novelist to eroticise drug paraphernalia. For 19th-century readers, the sexiness of drugs was clinched in a scene from Alexandre Dumas's The Count of Monte Cristo (1844). This great Romantic novel, beloved by generations of European schoolboys, included luxuriant accounts of Aladdin enjoying hashish supplied by Sinbad. These scenes climaxed - and that is the word - with a voluptuous drug-induced dream that was like every schoolboy's most tortuously wonderful wet dream. "The more he strove against this unhallowed passion the more his senses yielded to its thrall, and at length, weary of the struggle, he gave way and sank back breathless and exhausted beneath the kisses of his marvellous dream."

[...] In several novels [Wilkie] Collins described women who were yoked under male domestic tyranny, and repressed their frustrations with the help of opiates. The Victorian poet Elizabeth Barrett Browning developed an opium habit as a way of coping with the emotional tensions and male bullying of her family life. "Opium - opium - night after night! - and some nights even opium won't do," she confessed. Her drug habit helped her function and did little harm. It was the Victorian equivalent of the modern use of anti-depressants and sedatives by oppressed, unhappy women - "mother's little helpers" as the Rolling Stones called them.
[...] Although drugs didn't do much good to authors' creativity, drug sub-cultures provided wonderful material for their books. Opium dens became emblematic of urban sleaze. The scene in a sordid opium den with which Charles Dickens opened The Mystery of Edwin Drood became as enduring a literary image as the hashish dreams in The Count of Monte Cristo. The opium smoker pictured by Conan Doyle in the Sherlock Holmes story "The Man with the Twisted Lip" was typical of the sensationalised junkies of fiction: "an object of mingled horror and pity... with yellow face, drooping lids and pin-point pupils, all huddled in a chair, the wreck and ruin of a noble man".
[...] Drugs provided a marvellously adaptable and popular subject matter for authors - as sexy, sensational or sordid as they wanted. It has been a more mixed story for literary drug users. Although authors who took drugs for pure pleasure were the most criticised, they usually did the least harm to themselves. Druggy authors trying to turn themselves into transcendental voyagers virtually always made fools of themselves. And some writers who used substances both to cope and to unwind, found they couldn't handle the stuff, and did themselves harm. Others took the pills and went on working fine. Overall, then, authors were pretty much like everyone else.

PS : je voudrais juste préciser que, même s'il a été écrit sous l'influence du speed (et ça ne m'étonne pas), L'idiot de la famille, le pavé de 3000 pages de Sartre sur Flaubert est tout à fait lisible. La preuve, je l'ai fait. En plusieurs fois, sur un an, mais je l'ai fait. Bon d'accord, faut vraiment aimer Flaubert. Mais c'est très lisible.
PS 2 : si quelqu'un me retrouve en français le passage cité du Comte de Monte-Christo, je serais plus que ravie de mettre l'original. Parce que Dumas en anglais :brrrrrrrr !!!!
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Jackpot ? 

The truth is that the jackpot theory of literature only works up to a point, and, particularly, in an impressionable marketplace like America where barrow-loads of fashionable books are bought but not read. Most of the time, in Britain, the so-called 'overnight success' usually turns out, on closer inspection, to be the well-deserved fruition of a painstaking apprenticeship.
[...] The shelf-life of most paperbacks is commensurate with yoghurt. Without Christmas, most publishers and their writers would starve.


En fait, aussi incroyable que cela puisse paraître, des livres Jackpot, en France on en a eu aussi : les deux premiers qui me viennent à l'esprit sont Bonjour Tristesse et Truisme (et je peux aussi cité, pour les romans étrangers La nostalgie de l'ange). Mais en y regardant de plus près, ce qui me frappe encore plus (comparé aux exemples donnés dans l'article : Paul Auster et Ian McEwan) c'est que les livres qui ont apporté le succès à ses inconnues d'auteurs débutantes ne sont pas bons. Mais alors pas du tout. En fait, se sont de vrais romans jetables vaguement rattrapés par le reste de l'oeuvre, qui ne s'élève pas pourtant très haut au dessus des paquerettes.
Si je cherche d'autres livres ayant eu un succès pas croyable du jour au lendemain, on en arrive à la même conclusion que le journaliste : ce sont souvent des auteurs qui faisaient un petit bout de bonhomme de chemin dans une obscurité quasi surnaturelle. Houellbecq ou Beigbeder sont les exemples types. Tiens, c'est marrant ça : ce sont aussi pour de mauvais romans.

Ce ne sont pas ces auteurs qui penseront comme Auden que la célèbrité "rend souvent un auteur vain, mais rarement fier".
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L'Histoire Sans Fin 

Incroyable, on en verra jamais le bout de cette histoire de bazardage d'Editis/ ancien VUP (oh, je vais pas pous refaire l'intégralité de la tirade !) !
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Génération perdue 

MobyLives (édito de la colonne de gauche) s'interroge sur l'absence de guide, de leader (je le ferais pas en allemand) de la génération des15-25 ans. Chaque génération le sien : La génération des années 20 avait Fitzgerald, celle des trentenaires, justement renommée génération X par l'un de ses leaders, avait Douglas Coupland (celui qui donc a inventé le terme dans son roman éponyme) ou Bret Easton Ellis, pour les 25-30 ans. Attention, même si vous avez 15 ans, que vous lisez Les lois de l'attraction et que vous vous y retrouvez, cela ne fait pas d'Ellis votre porte-parole : d'abord, parce qu'il n'a pas votre âge, ensuite parce qu'il n'a pas écrit LE roman faisant spécifiquement référence à votre génération et à ses problèmes.
Comme aux USA, il y a beaucoup, en France, de ces romans jetables écrits par des gamins ou autres, qui essayent de surfer sur cette vague 15-25 : on peut citer Virginie Despentes ou Hell de Lolita Pill (tout le monde l'a oublié ce bouquin, hein ?). Mais lequel est capable de montrer une génération capable d'aduler Britney Spears puis de faire un carton dans son école ?
Des suggestions ? (Evitez de me citer BGBD et Houellebecq, pour les raisons citées au-dessus pour Ellis, et parce que ces deux-là ne sont représentatifs de rien du tout)

Sachez cependant que si vous devenez l'écrivain-phare de votre génération, cela peut, comme interprêter une James Bong girl pour les actrices, tuer votre carrière d'écrivain. La rançon du succès.

Edit: Toujours chez Moby, des réponses à cet éditorial.
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L'Amérique ? Le pire de l'Union Soviétique 

C'est l'opinion d'un poète russe, Evgenii Evtouchenko, très connu dans le monde entier (sauf en France, bien sûr..., où ses derniers livres publiés remontent à 1983 !!!!!) et actuellement prof dans une université américaine (Tulsa, Oklahoma : l'amérique profonde, quoi... Un russe prof dans l'amérique profonde... Qu'on ne me dise pas qu'il n'y a pas quand même deux ou trois trucs qui se sont arrangés dans ce pays. D'ailleurs en amérique, on le compare à Walt Whitman et Bob Dylan...) :

Today, he said, some developments in the United States remind him of "the worst of the Soviet Union."
"The Soviet Union wanted to take care of some countries without a deep understanding of their histories, their traditions, their political situations," he said. "In the same way, some Americans now believe, sometimes very sincerely, that everyone will be happy only if they live like Americans. That's naïveté, and believe me, our leaders were not less naïve.
You didn't really study the situation in Iraq very well. Saddam Hussein was not my cup of tea, but you miscalculated, it's clear now. Your first reaction was to go and get him out, which is typical Soviet behavior. Too much self-assurance is the complex of a great empire, but intelligent people know how all empires end."


En son temps, il avait été élu au nouveau parlement russe de 88 à 91, maintenant, il se fait plus modeste :
"Advice, it's very easy," he said. "I don't want to play the role of giving advice to other people. I choose my role. I'm a writer because I don't need power, only the power of words. It is sinful for a writer not to think about political subjects, but I don't want to pretend that I have some secret understanding that no one else has."

Si vous lisez le russe, beaucoup de ses poèmes sont disponibles ici, sinon, vous pouvez toujours essayer de vous les Babelfisher en anglais (mais franchement, c'est vraiment nullissime, c'est juste pour se donner une idée) : moi je dis, apprenez tous le russe !

(Via Kitabkhana)
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Mythos 

Petit site sympa sur les mythologies nordiques.

(Via Amis, il faut faire une pause...)
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Sacré Kourouma ! 

Témoin de son temps, dénonçant sans complaisance les travers et les horreurs des pouvoirs africains, Ahmadou Kourouma, un ancien d’Indochine - les atrocités de la guerre, il savait donc bien ce que c’était - exécrait l’ethnicisme. Il avait condamné le génocide rwandais. Il abhorrait ce qui se passe en ce moment dans son propre pays, la Côte d’Ivoire. Sans doute aurait-il troussé une bonne histoire sur un tel sujet. Et l’on ignore, pour l’instant, s’il a pu, avant son dernier souffle écrire sur deux thèmes qui lui tenaient à cœur : les conférences nationales en Afrique qui ont souvent débouché sur un recul de la démocratie, et Samory Touré. Pourquoi sur Samory ? Parce que, disait-il en 2001, dans une interview, “ il a donné ma grand-mère à son chef de guerre ; alors pour la venger, la pauvre ! il faudrait que je parle de cela ”.

Un article pour honorer la mémoire d'Ahmadou Kourouma.

Dans les autres articles, on parle surtout des problèmes que Kourouma avait dernièrement eu avec le gouvernement ivoirien. En effet :
L'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, s'était résolument engagé dans la tourmente ivoirienne. En mars il avait commencé un roman sur le drame de son pays. Victime lui aussi des déchirures identitaires qui depuis le 19 septembre 2002 ont tailladé la Côte d'Ivoire, Kourouma a été conduit à s'exiler pour avoir osé dénoncer ce qu'il considérait comme des dérives graves du pouvoir en place. [...] l'écrivain qui avait dénoncé les ravages de l'"ivoirité", un concept d'exclusion politique sur une base ethnique, et pris parti pour l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, musulman du nord comme lui et honni par le régime.
"Il est mort carrément en exil", a d'ailleurs déclaré
[le président ivoirien] à l'Afp à l'annonce du décès de l'écrivain. En mars dernier, Ahmadou Kourouma avait été l'objet d'un lynchage médiatique en règle dans des médias favorables au pouvoir. Pendant une semaine, il avait été accusé de soutenir les militaires qui s'étaient soulevés le 19 septembre, ou encore de ne pas être Ivoirien.
Le ministre de la Communication de l'époque, M. Séry Bailly, lui avait consacré une double page dans le quotidien Fraternité Matin, estimant en substance que l'écrivain était prisonnier de ses origines malinké (groupe linguistique du nord du pays, majoritairement musulman).
[...] "Je dis les choses crûment. "Depuis que j'ai dit que (le président Laurent) Gbagbo est entouré de tueurs, on m'en veut", reconnaissait l'auteur.


Le roman que Kourouma préparait sur la crise restera malheureusement inachevé :
Il voulait que le pouvoir lise le roman sur la crise ivoirienne qu'il avait commencé dans son exil français. "Mes enfants me l'ont demandé", confiait l'écrivain. Comme la crise, il reste inachevé. Dans ce nouveau texte, avait expliqué Ahmadou Kourouma, "mon héros arrive en Côte d'Ivoire mais il n'a pas de chance, les événements éclatent. Il poursuit son aventure avec les escadrons de la mort, la situation politique, les charniers (...). Je voudrais que le pouvoir le lise. Cela pourrait permettre de réfléchir, de prendre du recul sur la situation, de voir les responsabilités de chacun et ce qui a conduit à tout cela. Je n'écris pas rapidement. J'espère que la situation sera améliorée avant que le livre ne soit terminé".

Il croyait fondamentalement, lui, à un retour à la paix et il n'aura malheureusement pas eu le temps de le voir.
"Nous ne suivrons pas les pessimistes qui croient (...) à la quasi impossibilité du retour de la paix en Côte d'Ivoire, (le pays) deviendra ce qu'(il) a toujours été, la patrie des hommes de toutes religions, de toutes origines (...)"
La caravane passe, les chiens aboient /

La famille était conne 

A great literary mystery has been solved after Danish police arrested four people suspected of dealing in rare books worth up to $50 million which were stolen from Denmark's Royal Library more than 30 years ago.
The library said on Thursday the books dated as far back as the sixteenth century and included original works by historical notables such as Thomas More, John Milton, Immanuel Kant, Martin Luther and the Danish astronomer Tycho Brahe.
The books were originally stolen in the 1960s and 1970s by a library employee, now deceased. His widow and three others sold some of the precious books but were caught out when they tried to sell a 500-year-old tome at London auction house Christie's.


(Via The Elegant Variation)
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Et vous à cinq ans vous faisiez quoi ? 

Moi, personnellement, je suçais mon pouce, mais au moins, je le suçais avec style.

Quand j'ai entendu parler de ce gamin qui avait publié son deuxième livre d'image à 5 ans, faisant de lui un phénomène éditorial (rien que ça), j'ai d'abord trouver ça complètement ridicule. Ouais, d'accord, je trouve toujours ça complètement ridicule ; les parents de ce mots (c'est de la publication à compte d'auteur) sont de sales profiteurs exploiteur de gamins, et dans très peu de telmps, oh, joie !, ils vont très certainement tomber sur un éditeur aussi dépourvu de scrupules qu'eux.

Mais je suis aussi allée voir, par acquis de conscience, de quoi il retournait exactement, et je dois bien avouer que quand même, ce gamin a un certain talent pour l'art figuratif (ou stylisé, ou quelque soit la manière dont vous appelez ça). Reste à savoir ce qu'il en restera quand le monde entier l'aura exploité jusqu'à la lie.

(Via The Elegant Variation)
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jeudi, décembre 11, 2003

Bon soyons claire 

Que celui qui a cherché HEILEEN HOBBES (avaec les majuscules, oui) se dénonce. Oui, Heileen Hobbes, c'est moi, mais en fait, c'est pas vraiment moi. Et les recherches personnalisées comme ça, ça me fout le trouille ; tu n'imagines pas à quel point, googlien étranger anonyme, je suis totalement paranoïaque. Tu cherches quoi : mon adresse, mon numéro de téléphone, mon vrai nom, ma photo,...? Mais va voir ailleurs si j'y suis !
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Déjà que la coupole avait une réputation de merde 

L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, 77 ans, a été élu jeudi à l'Académie française au fauteuil de Léopold Sédar Senghor décédé en décembre 2001, a annoncé l'institution.
M. Giscard d'Estaing a obtenu au premier tour 19 voix sur 34. Il y a eu 8 bulletins marqués d'une croix (refus du candidat) et 4 bulletins blancs. Deux candidats "inconnus" des services de l'Académie, Michel Tack et Robert Pioche, ont respectivement obtenu 2 et 1 voix.


Maintenant, c'est sûr, vous aurez tous une bonne raison de rire et de cracher sur l'Académie Française. Non que ça manquait, mais maintenant, au moins, c'est tout ce qu'il y a de plus officiel.
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2003, année noire (non il n'y a pas de jeu de mot) 

Ce doit être au moins la cinquième fois que je mentionne cette année la mort d'un écrivain important : si je ne fais que dans les statistiques, c'est vraiment une sale année. Mais je ne fais pas dans les statistisues, parce qu'aujourd"hui, je suis vraiment déprimée :
L'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, 76 ans, prix Renaudot 2000 pour "Allah n'est pas obligé", est décédé jeudi à Lyon, ont annoncé les éditions du Seuil qui le publiaient.

C'est presque l'un des pères fondateurs de la littérature africaine de langue française qui vient de s'éteindre. J'ai tellement le cafard que j'ai même pas envie d'en parler. Je vais aller renifler dans mon coin et me relire deux ou trois de ses magnifiques livres.
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L'Attaque de l'Invasion des Livres Profanateurs d'Etagères... 

C’est l’époque où, par milliers, les beaux-livres attaquent. On conseille de mettre à l’abri les enfants et les bibelots fragiles. Car ils sont dangereux, massifs et contondants. On ne sait jamais où ni quand ils vont frapper. J’ai vu une standardiste recevoir sur les pieds trois kilos de «Sagesse tibétaine», un postier tomber dans la rue sous le poids des «Plus Belles Voies ferrées du Limousin», une concierge être agressée par un ouvrage sur la chasse au sanglier et une monographie du ball-trap – c’est un spectacle affreux.
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L'année prochaine, elle ne sera plus là pour le recevoir, ou Connards de l'Académie Nobel 

Sélectionné deux fois pour le prix Nobel de littérature, dont cette année, Janet Frame a probablement vu là sa dernière chance de l'avoir s'envoler, mais c'est sans doute loin d'être le principal de ses soucis. Atteinte d'un cancer en phase terminale, l'écrivain de 76 ans accumule les "galères" (le mot est faible) depuis toujours : la plus connue étant le diagnostique de skizophrénie qui lui fut fait, la condamnant à huit ans d'asile psychiatrique. Elle ne fut sauver de la lobotomie que parce qu'elle avait réussi à prouver son immense talent littéraire. Sa biographie en trois volumes (Ma terre, mon île ; Un ange à ma table, et Le messager) est ce qu'on fait de mieux en matière d'étude d'un cas personnel de skizophrénie et a été adapté en film par Jane Campion. Mais tous ses livres sont formidables : Le jardin aveugle, Poussière et lumière du jour, Visages noyés (extrait), La fille-bison, Les hibous pleurent vraiment, etc.

"Hers is a basic survival story, a story about a woman who lost control of her life and regained it. There are so many fundamental narrative elements there that have resonance for everybody - that's why people have embraced them"
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Prix Cervantes 

Le prix littéraire Cervantés 2003, le plus prestigieux des lettres hispaniques et doté de 90.152 euros, a été attribué au poète chilien Gonzalo Rojas
[...] L'amour, l'érotisme et l'affrontement entre la vie et la mort ont marqué son oeuvre poétique
[...] Le poète chilien a devancé le romancier espagnol Juan Marsé lors du dernier vote du jury présidé par le directeur de l'Académie royale espagnole, Victor Garcia de la Concha.


Comme le prix Nobel, le Prix Cervantès récompense l'ensemble d'une oeuvre (ou si on préferre un auteur), plutôt qu'un seul roman. en France, un seul de ses livres est publié chez un minuscule éditeur que personne ne connaît : L'illuminé, chez Myriam Solal.
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Cours privé 

Un manuscrit de 495 pages du philosophe Henri Bergson, mis à prix 5.000 euros, a été adjugé mercredi pour 14.000 euros lors d'une vente aux enchères à Angoulême [...]
L'ouvrage original, intitulé "Cours de philosophie" (1891-1892) et jamais édité, [...]
"Les manuscrits des oeuvres éditées ont été détruits par l'auteur", explique Nicole Perray, libraire spécialisée en livres anciens et experte auprès de la salle des ventes d'Angoulême. "Quant à ses cours qui n'ont jamais été publiés de son vivant, il les gardait ou les offrait à ses amis".
Selon la libraire, un lycée de Clermont-Ferrand où Henri Bergson a enseigné avant de rejoindre Henri IV possède le manuscrit d'un autre cours.
[...] les leçons de Bergson, écrites, selon Nicole Perray, "d'une manière régulière, sans ratures, avec quelques notes marginales" et organisées en plusieurs chapitres, consacrés notamment à la psychologie, à la mémoire ou aux émotions.

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mercredi, décembre 10, 2003

Saute-moi dessus, Malfoy ! 

Vous vous êtes toujours demandé ce qu'il y avait entre le Captaine Kirk et son fidèle Spoke ? Si Spike s'était fait Willow ou Alex, ou les deux ensemble ? Si Gimli avait finalement déclaré sa flamme à Galadriel et qu'elle y avait répondu par l'affirmative (oh, oui Gimliiiiiii !) ? Si Draco Malfoy n'était pas en fait l'homme de la vie d'Harry Potter, ce qui expliquerait pourquoi l'un sort avec une face de pékinois, et l'autre est aussi nul avec les filles à déjà quinze ans ?

Si vraiment aucune de ces questions ne vous a jamais traversé l'esprit, même furtivement, alors vous n'êtes pas mûrs pour entendre parler du fandom. Passez votre chemin.
Jadis sub-culture ignorée du monde, la fan-fiction est en train de coloniser la planète : utilisée d'ici jusqu'à Pékin, en passant surtout par le Japon et les USA, elle n'a fini par attirer le regard des journalistes américains que pendant les trois longues années d'attentes du 5ème tome de Harry Potter, pendant lesquelles elle a connu un boom phénoménale, à tel point que sans doute plus de 60% des fan-fictions diffusées actuellement sur internet sont consacrées à HP.
Mais qu'est-ce que la fan-fiction ?!! entend-je crier au fond de la classe. C'est l'art de donner vie à vos personnage favoris de livres ou séries télés (principalement) mais dans des aventures uniquement imaginées par vous. Vous piquez les personnages, vous piquez l'atmosphère et l'univers, et vous vous lâchez sur tous le reste. Vous croyez que Sirius n'est pas vraiment mort ? Dites-le. Vous croyez qu'il existe un anneau inconnu des Elfes ? Dites-le. Vous croyez que l'Enterprise est une vulgaire maquette ? Mais dites le, bordel !
Les fan-fiction, c'est beaucoup d'aventures souvent délirantes, mais surtout de la romance et le désormais célèbre "slash". C'est quoi le slash ?, demande l'innocent : éh, bien si tu es vraiment innocent, le slash, ce n'est peut-être pas pour toi, car c'est une réinterprétation sans ambiguïté de vos personnages favoris en homosexuels. Et croyez-moi, ça marche. Oui, Harry et Draco sont gays, et ils forment le plus beau couple du fandom (opposé au canon de JK Rowling), merci pour eux.
Inventé pour combler une lacune évidente dans l'analyse des rapports entre le Capitaine Kirk et Spoke, le slash (pour Kirk / Spoke) est la forme de fan-fiction préferrée des... femmes hétérosexuelles ! Ce sont elles principalement qui l'écrivent et le lisent.

La fan-fiction est un phénomène de société qui s'étend. A la sortie d'HP5, plusieurs journaux américains lui consacrèrent un article, maintenant, ce sont les anglais qui s'y mettent (bas de page). Mais ce n'est pas forcément du goûts des auteurs : Terry Patchett et Anne Rice poursuivent inlassablement tous ceux qui osent piocher dans leur oeuvres, et JK Rowling, même si elle apprécie en général les fan-fictions, craint énormément les plus crues, qui sont légions, tombant sans complexe dans le pornos le plus débridé. En se basant sur des livres pour enfants... (Mais attention, les auteurs de fan-fiction ont une très haute éthique : toutes les histoires classée X impliquant des personnages de moins de 17 ans sont férocement éradiquées du Web).

Le plus surprenant dans ce phénomène, c'est qu'au milieu d'innombrable histoires merdiques, on trouve de vrais talent, et de probables futurs écrivains... La prochaine J.K Rowling aura-t-elle poussé Rogue dans les bras de Lupin ? A vous de voir.
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Potter Ac' 

En ce sens, Poudlard, c'est la Star Academy des magiciens. Là aussi, cela se passe dans un château. Avec des profs qui, comme Armande Altaï, peuvent ressembler à des sorcières, lesquelles vous expliquent avec un rien de dédain qu'il ne suffit pas d'avoir des dons pour être artiste: encore faut-il les travailler.
[...] vous êtes friand de le Star Ac et de Harry Potter, ces deux programmes scolaires qui font l'apologie d'une éducation plutôt réactionnaire, où l'on travaille, où l'on apprend, où la discipline et le respect des professeurs ne sont pas de vains mots, et pourtant, à vous en croire, vous n'en voudriez pour rien au monde pour vos propres enfants. Bizarre. Car Harry est un ami qui vous veux du bien. [...] Harry gagne toujours à la fin. Comme quoi on peut dire que l'éducation ça a quand même du bon.


Les Inrock se tapent un délire sur HP. Disponible uniquement scanné.

Dans le même domaine, les traducteurs de Harry Potter se sont faits leur propre petite Star Ac' fin novembre, à l'occasion du Cinquantenaire de la FIT à l'Unesco (Fédération Internationale des Traducteurs) : pas d'Actes disponibles (et je ne pense pas qu'il y en aura), mais The Guardian s'est fendu de trois petits paragraphes intéressants :
Translating is usually an obscure and unsung activity. But when you translate the Harry Potter novels, you find yourself subjected to a great deal more attention. At a gathering in Paris of JK Rowling's translators from around the world, my colleague Barbara Casassus reported this week, the delegates discussed issues including deadlines, pay, and nomenclature.
Torstein Bugge Hoverstad of Norway, who is billed on his other titles as "translator of Harry Potter", said that he was happy with the two months he got to translate the 766-page Harry Potter and the Order of the Phoenix; others found the pressure less congenial. "I don't enjoy it any more," complained Slovenian Jakob Enda, who had worked on the novel for 14 hours a day.
A Catalan translator said that she had lost the assignment after rejecting what she considered to be an inadequate royalty deal, but most delegates were getting more money from HP than they had ever earned before. While Warner Bros put pressure on them not to change the names of characters, several continued to try to find equivalents in their own languages for Rowling's wordplay. But they all regretted that they could not get in touch with her to check queries.


La traductrice catalanne virée parce qu'elle voulait être payée plus ! Avec tout l'argent qu'ils se font les éditeurs de HP...
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Curieuse façon de voir les choses 

Plutôt que de considérer d'abord quels sont les meilleurs livres de l'année, L'Express fait la liste de tous les éditeurs qui ont marqué 2003. Et ça fait peur : Albin Michel, Fayard, Oh!, et Laffont. Argh !
Pas de liste des meilleurs livres, mais de ceux qui se sont le mieux vendus, et là aussi, c'est effarant : à part Pennac, Fatou Diome et les auteurs étrangers, cette liste est à pleurer (heu, j'aime pas trop Echenoz, aussi mentionné, et Alice Ferney, bon, en général, c'est pas mauvais, mais c'est très surfait).
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La vie tient à peu de choses 

Une disquette et une cassette video. C'est à ça en tout cas que se résume celle d'une auteure anglaise après avoir été cambriolée : elle voudrait juste récupérer les trois premiers chapitres du roman qu'elle prépare depuis trois ans et qu'elle a mit trois mois à écrire. Et les videos faites de sa fille de quatre ans. Si peu de choses, vraiment.

(Via -- oui encore -- The Elegant Variation)
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Les écrivains sont bêtes ? 

Amenés à voter pour l'un d'entre eux comme étant leur auteurs favoris, 10 auteur anglais, dont Zadie Smith, Doris Lessing ou Germaine Greer ont choisi... Nick hornby.
Nick Hornby pour succéder à Salman Rushdie, Margaret Atwood et J.G. Ballard ? Je rectifie, les écrivains sont cons.

(Via The Elegant Variation)
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Top chic 

Lists - we love them and loathe them. Books - we care passionately about our reading. The books on the bedside table and in the coat pocket shape the inner landscape of our secret lives. Put the two together and you have the fissile materials for some literary fireworks.

La grande mode, dans les pays anglo-saxons, c'est de faire des tops des meilleurs livres. Il y avait eu le top des 100 meilleurs livres du siècle du Norvegian Book Club, livres choisis par 100 écrivains connus (sans ordre de préférence), le double top 100 spécialistes/lecteurs de The Modern Library, les 100 meilleurs livres du 20ème siècle écrits par des femmes, les 100 meilleurs livre sur la conquète de l'Ouest, les 100 livres les plus bannis des bibliothèques américaines entre 1992 et 2000, le double top 100 des meilleurs livres gays et lesbiens, les 100 meilleurs livres anglo-saxons recommandés par un professeur de Creative Wrinting (pour ses ignares de futurs écrivains d'élèves) ou encore plus récemment, les 100 meilleurs livres africains du 20ème siècle (à télécharger en PDF).

Les dernières listes à la mode sont les anglaises : pour concurrencer (et relever le niveau) d'un top 100 organisé par la BBC, The Observer a fait son propre top 100, très très littéraire (que de vrais incontournables, mois les préferrés comme dans les listes de lecteurs, que les vrais chefs-d'oeuvres à côté desquels il ne faut pas passer -- très très classique, quoi), ainsi qu'un PS de 50 livres injustement oubliés lors du premier tour.

ce qui ne veut pas dire que la liste ne réserve pas quand même quelques belles surprises, comme la présence des Royaumes du Nord de Philip Pullman, Lanark d'Alasdair Gray ou un roman peu connu comme La maison dans la dérive de Marilynne Robinson.
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Bulle(dozer) 

Evènement devenu incontournable, le festival de BD d'Angoulême (22 au 25 janvier 2004 pour sa 31e édition) s'impose partout, même là où vous n'en avez pas envie.
Ainsi, le festival a-t-il déjà commencé à Paris en novembre et jusqu'en avril 2004 avec l'exposition "Blake et Mortimer" montée au Musée de l'homme à l'occasion du centenaire de la naissance d'Edgar P.Jacobs, leur créateur.
De décembre à janvier, c'est dans le métro (lignes 4 et 14) que la BD s'illustre. Par ailleurs, le festival s'associe au Salon du livre (mars) et sera présent au Mondial de l'auto (septembre). Enfin, il va exporter ses expositions dans d'autres manifestations culturelles, dont le festival BD de Sierre en Suisse.

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LE MOT POUR LE DIRE - Couleur 

Amarante, amaranthe. 1- a) Nom féminin BOTANIQUE. Plante dicotylédone apétale, de la faille des aramantacées, dont la fleur d'automne est d'un rouge pourpre velouté. Amarante queue- de renard, amarante-épineuse. Fleur de cette plante.

On connaît une cinquantaine d'espèces d'amarante qui poussent dans toutes les régions du globe.

Amarante queue-de-renard

b) Bois d'amarante. Bois d'une espèce de peltogyne (arbre exotique du Brésil) employé en marqueterie (appelé également bois violet)

2- Adjectif. De couleur rouge velouté. On appelle aussi amarante un colorant utilisé pour traiter certains produits alimentaires.
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C'est décidé 

Dans quelque temps, la Muselvre va déménager, parce que ça commence à me pourrir le coquillard de devoir sauvegarder mes textes dans le bloc-notes pour être sûre qu'ils ne se volatiseront pas dans la stratosphère à chaque fois que j'essayerais de les publier (le post précédent -- imposant, hyperlinké, un mammouth quoi -- est la reproduction de mémoire d'un post que j'avais fait hier : ça fait plaisir de ne perdre que les posts énormes et jamais les petits)

Pour le moment, j'expérimente, donc tout continue à se passer ici, mais si vous voulez me voir pousser des coups de gueule, c'est là que ça se passe (et oui, j'ai courbé l'échine sous l'obligation de supporter le néologisme, mais il y de très bonnes contreparties !)
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M'étonnerait qu'on puisse remplir autant de pages en faisant la liste des livres français valables de cette année 

13 pages, pour être exacte. C'est en général la moyenne que fait le New York Times quand il publie sa liste de Notable Books of the Year.
L'an dernier aussi, elle faisait 13 pages : il est important de la mentionner, puisque c'est cette liste, que les éditeurs français écument encore en ce moment -- temps de traduction obligent, mais aussi stratégie commerciale, puisqu'en France, un livre ne peut pas se publier n'importe quand, oh non -- pour la majorité des livres de la liste 2003, il faudra attendre la prochaine rentrée littéraire : parmi les livres sélectionnés l'an dernier (toutes nationalités confondues bien sûres, signalons surtout parmi ceux qui sont publiés en France :
- Agonie d'Agapé de William Gaddis
- Le livre des illusions de Paul Auster (bon d'accord on l'a eu avant les américains)
- L'arbre à sucettes de Alice McDermott (pourquoi les éditeurs français inventent-ils toujours des titres débiles ?)
- Un vrai crime pour livre d'enfant de Chloe Hooper
- Après le tremblement de terre d'Haruki Murakami
- Baudolino d'Umberto Ecco
- Le choix des Morrison de Mary Lawson
- Tout est illuminé de Jonathan Safran Foer
- Du bout des doigts de Sarah Waters
- La Maison aux mangues bleues de David Davidar
- L'ignorance de Milan Kundera (quoique ce soit pas vraiment un si bon livre que ça)
- Les gardiens de la vérité de Michael Collins
- Le petit ami de Donna Tartt
- Quand Mary marcha sur l'eau de Lavinia Greenlaw
- Oxygène d'Andrew Miller
- L'accordeur de piano de Daniel Mason
- Un amant de fortune de Nadine Gordimer
- Extase de Susan Minot
- Le vrai McCoy de Darin Strauss
- Bienvenue au Club de Jonathan Coe
- Lucy de William Trevor
- Bonté de Carol Shields
- et je ne vous mentionnerais pas le livre de Dave Eggers. Pourquoi ? Parce que .

Somme toute une assez bonne sélection (à quelques grosses et criantes exceptions : La nostalgie de l'ange ?!) dont je vous ai pas mentionner tous les bons titres pas encore traduits, en espérant qu'ils le seront, mais des oublis étonnants : et Middlesex d'Eugenides ?

Mais pour la sélection de cette année, rien de comparable. Bookslut la juge même franchement médiocre (elle est mieux placée pour en juger). Moi, en tout cas, elle est loin de me transporter ; la liste des titres intéressants, se résume souvent aux titres d'auteurs connus, récompensés d'un prix ou best-sellarisés qui seront presqu'immanquablement traduits :
- The Curious Incident of the Dog in the Night-Time de Mark Haddon. L'histoire d'un autiste atteint du syndrome d'Asperger qui va enquêter sur la mort du chien du voisin.
- The Dogs of Babel de Carolyn Parkhurst. Encore un mort, encore un chien, mais cette fois il s'agit d'un homme qui va essayer d'apprendre à son chien à parler pour qu'il lui raconte, étant le seul témoin, pourquoi sa femme s'est suicidée.
- Elizabeth Costello de J. M. Coetzee
- Getting Mother's Body de Suzan-Lori Parks. Fortement inspiré de Tandis que j'agonise de Faulkner, l'histoire d'un groupe de paumés qui partent en quête de la tombe de la mère de l'héroïne, supposée avoir été enterrée avec ses bijoux.
- The Great Fire de Shirley Hazzard. Histoire d'amour sur fond d'Hiroshima post WW II (National Book Award de cette année)
- The King in the Tree : Three Novellas de Steven Millhauser
- Lost in a Good Book de Jasper Fforde, suite de The Eyre Affair dont on attend toujours qu'il soit traduit, mais précédent le troisième tome, The Well of Lost Plots. Un monde alternatif où les romans sont cultissimes, les auteurs des rock-stars, et les gens capables de pénétrer les trames des romans. Ce qui pose problème quand quelqu'un kidnappe Jane Eyre...
- Love de Toni Morrison. Heu... je ne sais toujours pas comment on résume un livre de Toni Morrison.
- The Master Butchers Singing Club de Louise Erdrich. Parce que c'est du Erdrich, et puis c'est tout
- My Life as a Fake de Peter Carey. Inspiré d'un véritable cas australien de supercherie littéraire
- The Namesake de Jhumpa Lahiri
- Oracle Night de Paul Auster. Roman typiquement austérien où un auteur relevant d'une grave maladie se met à écrire un roman qui va peu à peu prendre le pas sur la réalité (avec un cas flagrant de mise en abyme -- je fais admirer ma culture -- : le roman dans le roman)
- Oryx and Crake de Margaret Atwood
- What Was She Thinking ? Notes on a Scandal de Zoe Heller

Et ils sont passé à côté de quelques livres, comme The Time Traveller's Wife (ne vous laissez pas abuser par le titre) et Mailman, pour ne citer qu'eux.
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